La culture chinoise est très ancienne et surtout très riche. Je ne prétends pas pouvoir la résumer dans un seul blog. Ma volonté est seulement d'en faire partager les trésors selon mes connaissances et mes envies à tous ceux qui aiment découvrir d'autres horizons culturels. Découvrez la langue, la calligraphie, le pliage, la cuisine... de mon beau pays. Je vous souhaite un bon voyage !
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jeudi 15 juin 2017
jeudi 1 juin 2017
Empereur Suí Wéndì (隋文帝 21 juillet 541 - 13 août 604)
Expérience extérieure au cercle de la politique,
tempérament travailleur, gestion parcimonieuse des ressources de
l'État, retenue guerrière et fidélité maritale : certains hommes
politiques d'aujourd'hui devraient prendre exemple sur cet empereur
de l'antiquité, car c'est en résumé l'histoire de Yang Jian
(541-604), l'un des meilleurs empereurs de l'histoire chinoise.
Né dans l'actuel Shaanxi, il est d'abord élevé
par une sœur bouddhiste qui lui enseigne les préceptes de cette
religion, puis il est envoyé étudier au collège impérial réservé
aux fils de noble lignée. Il faut rappeler ici que le petit Jian est
issu du clan Yang qui se dit descendant en ligne directe de la
dynastie des Han (202 av. J.-C.–220). Bon élève, il est promu dès
sa quatorzième année à un poste d'officier dans l'armée sous le
commandement d'un certain Yuwen Tai. Sa compétence et sa prestance
lui valent de grimper rapidement les échelons hiérarchiques,
accumulant les titres et les distinctions jusqu'à être nommé duc à
l'âge de 16 ans. Un titre qui lui permet d'épouser la princesse
impériale Dugu Qieluo, ce qui fait de lui le gendre de l'empereur
Ming de la dynastie des Zhou du Nord (557-581). Lorsque le frère de
l'empereur Ming succède à celui-ci, Yang Jian est promu ministre de
l'Intérieur à la cour. Haut fonctionnaire, il s'illustre par son
efficacité à une époque troublée où les complots et les
alliances se font et se défont à toute vitesse et où les ambitieux
passent vite de vie à trépas. Une bataille de succession fait rage
autour du trône du jeune empereur Wu, et lorsque c'est finalement un
certain Xuan qui l'emporte, Yang Jian saisit sa chance de passer à
l'action.
Le fait est que l'empereur Xuan, arrivé sur le trône à la surprise générale en 578, ne brille pas par ses compétences. Sa politique à la fois autoritaire et erratique lui vaut de nombreux ennemis et il soupçonne tout le monde de conspirer à sa perte. Yang Jian est l'un des suspects mais son influence, en tant que ministre de la Défense, est grande. À l'été de l'année 580, pour se débarrasser de cet encombrant prétendant, l'empereur ne trouve pas d'autre moyen que de lui confier une mission militaire de grande envergure : il s'agit d'aller combattre le royaume de Chen, qui correspond en gros à l'Anhui actuel.
Le fait est que l'empereur Xuan, arrivé sur le trône à la surprise générale en 578, ne brille pas par ses compétences. Sa politique à la fois autoritaire et erratique lui vaut de nombreux ennemis et il soupçonne tout le monde de conspirer à sa perte. Yang Jian est l'un des suspects mais son influence, en tant que ministre de la Défense, est grande. À l'été de l'année 580, pour se débarrasser de cet encombrant prétendant, l'empereur ne trouve pas d'autre moyen que de lui confier une mission militaire de grande envergure : il s'agit d'aller combattre le royaume de Chen, qui correspond en gros à l'Anhui actuel.
Avec sa méticulosité habituelle, Yang Jian
prépare son armée pendant des mois. Recrutement, entraînement,
modernisation des équipements, Yang Jian semble décidé à remplir
sa mission, mais au lieu de lancer l'attaque, il temporise et invoque
toutes sortes de prétextes pour rester à la cour et couver des yeux
le trône de l'empereur Xuan dont la santé, aussi bien physique que
mentale, lui semble fragile. Lorsque ce dernier tombe brusquement
malade, les soutiens de Yang Jian l'appellent à la cour pour qu'il
s'y impose en tant que régent.
À quarante ans à peine, le voici installé sur
le trône impérial, et la plupart des ministres sont soulagés de
retrouver enfin un monarque compétent qui remet de l'ordre dans le
royaume. Il doit faire face à plusieurs tentatives d'assassinat de
la part des princes de la dynastie des Zhou, et c'est finalement lui,
duc de Sui, qui s'octroie le titre de prince de Sui. La bataille de
succession connaît encore quelques péripéties, mais il parvient à
écarter tous les membres de la famille Zhou pour prendre le titre
d'empereur de la nouvelle dynastie sous le nom de Sui.
Au début de son règne, l'empereur Wendi des Sui
s'attacha à renforcer l'indépendance de son royaume et à mettre
fin aux relations de vassalité qu'il entretenait avec les royaumes
voisins. Pour cela, il employa une stratégie classique d'alliances
changeantes, aidant tel ou tel seigneur local à prendre de
l'importance, avant d'en soutenir un autre, créant des divisions
parmi ses puissants ennemis qui finalement lui permirent de prendre
de l'ascendant sur eux.
En 582, trouvant sa capitale un peu étroite, il
décréta la construction d'un nouveau centre du pouvoir un peu plus
loin, une cité appelée Daxing qui allait finalement reprendre le
nom de l'ancienne capitale, Chang'an. D'autre part, conscient de la
situation logistique difficile de la région, il ordonna le
creusement d'un canal pour améliorer l'approvisionnement de la
capitale en eau et en marchandises, lequel fut exécuté en un temps
record. En 587, il poursuivit son œuvre canalisatrice en décrétant
la construction d'une voie navigable entre le Yangtsé et la rivière
Huaihe.
Au final, s'il faut retenir une chose du règne de cet « empereur exemplaire », qui est resté fidèle à son épouse, qui n'a eu que deux concubines, qui a ordonné des grands projets, promu le bouddhisme dans un empire agrandi et unifié, c'est sans doute la prudence de sa gestion. Oui, il a lancé des guerres et des dépenses importantes, mais il a su en sortir par des traités de paix négociés et des actions diplomatiques. Fait incroyable à l'époque, il se targuait, à la fin de sa vie, que les greniers de l'empire contenaient « pour 50 ans de réserves ».
Au final, s'il faut retenir une chose du règne de cet « empereur exemplaire », qui est resté fidèle à son épouse, qui n'a eu que deux concubines, qui a ordonné des grands projets, promu le bouddhisme dans un empire agrandi et unifié, c'est sans doute la prudence de sa gestion. Oui, il a lancé des guerres et des dépenses importantes, mais il a su en sortir par des traités de paix négociés et des actions diplomatiques. Fait incroyable à l'époque, il se targuait, à la fin de sa vie, que les greniers de l'empire contenaient « pour 50 ans de réserves ».
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