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mercredi 16 septembre 2020

新的学年第一课 Le premier cours de la rentrée scolaire

 新的学年第一课:丝绸之路协会成人班


Le premier cours de la rentrée scolaire:
Classe adulte de l'Association de la route de la soie




课上讲解中秋节 2020 年10月1日

Cours sur la fête de la mi automne 1 octobre 2020



lundi 7 octobre 2019

Le double neuvième festival 重阳节



Le double neuvième festival (communément appelé le festival du respect des personnes âgées ou le festival d’automne), les 9 et 9 de la nouvelle année lunaire, s’appelle "Heavy 9". Après le milieu de Hanzhong, la vue taoïste sur le yin et le yang, il y a six yin et neuf yang. Neuf est un nombre positif, et un poids solide neuf est également appelé "Chongyang". Les gens ont l'habitude de faire l'ascension ce jour-là, alors le Double Neuvième Festival est également connu sous le nom de «Festival d'altitude». Il y a aussi neuf chapitres, 茱萸, et festivals de chrysanthèmes (vers japonais: versets de chrysanthèmes) et ainsi de suite. Comme l'homophonie des "Neuf, Neuf, Neuf" du 9 septembre est "longue" et a une signification à long terme, elle est souvent utilisée pour adorer les ancêtres et promouvoir les activités de respect des personnes âgées et de piété filiale. Le double neuvième festival et les trois festivals de la dynastie Qing et de la dynastie Qing sont également les quatre principaux festivals des festivals traditionnels chinois.



重阳节(俗称敬老节或踏秋节),农历九月初九,二九相重,称为「重九」。汉中叶以后的道家阴阳观,有六阴九阳。九是阳数,固重九亦叫「重阳」。民间在该日有登高的风俗,所以重阳节又称「登高节」。还有重九节、茱萸、菊花节(日语:菊の节句)等说法。由于九月初九「九九」谐音是「久久」,有长久之意,所以常在此日祭祖与推行敬老崇孝活动。重阳节与除、清、盂三节也是中国传统节日里祭祖的四大节日。

lundi 18 février 2019

中国年之 - ‎元宵节‬


元宵节
在中国,元宵节是一个特别的节日。一般来说,春节从正月初一开始,一直持续到正月十五才结束,而正月十五也就是元宵节。元宵节,代表元月,就是夜晚,所以,元宵是新年第一个月圆之夜,也是大地回春的夜晚。

Fête des lanternes
En Chine, la fête des lanternes est une fête spéciale. De manière générale, la fête du printemps commence le premier jour du premier mois et se poursuit jusqu'au 15 du premier mois, le premier mois du 15 étant la fête des lanternes. Le festival des lanternes, "Yuan" représente le Yuanyue (premier mois), et "Xiao", c'est la nuit. Par conséquent, "Yuan Xiao" est la première nuit de pleine lune du nouvel an et la nuit du rajeunissement de la terre.

Lantern Festival
In China, the Lantern Festival is a special holiday. Generally speaking, the Spring Festival begins on the first day of the first month and continues until the 15th day of the first month. The first month of the 15th is the Lantern Festival. The Lantern Festival, "Yuan" represents the Yuanyue (first month), and "Xiao" is the night. Therefore, "Yuanxiao" is the first full moon night of the New Year and the night of the earth's rejuvenation.

Festival de la linterna
En China, el Festival de los Faroles es una fiesta especial. En general, el Festival de Primavera comienza el primer día del primer mes y continúa hasta el día 15 del primer mes. El primer mes del día 15 es el Festival de los Faroles. El Festival de los Faroles, "Yuan" representa el Yuanyue (primer mes), y "Xiao" es la noche. Por lo tanto, "Yuanxiao" es la primera noche de luna llena del Año Nuevo y la noche del rejuvenecimiento de la tierra.









lundi 28 janvier 2019

Les traditions du Nouvel An chinois en 23 jours illustrés - 23天的中国新年传统说明


Les traditions du Nouvel An chinois en 23 jours illustrés


23天的中国新年传统说明


Le Festival de la Fête du Printemps aussi appelé « nouvel an chinois » est la fête la plus importante en Chine. Traditionnellement, il débute dans les premiers jours du 12e mois lunaire et ne se termine qu'à la moitié du premier mois lunaire. On recense de très nombreuses coutumes autour de cette fête mais toutes ne nous sont pas parvenues. Traditionnellement, c'est à cette occasion que les Chinois choisissent de se retrouver en famille.

春节也被称为中国新年,是中国最重要的节日。根据传统,它始于农历十二月的头几天,并在农历一月中旬结束。在这个节日里有很多习俗,但都没有流传下来。根据传统,这是中国人选择和家人团聚的机会。


Le 23e jour du 12e mois lunaire appelé la « petite nouvelle année », les Chinois rendent honneur à Zào wángyé, le dieu de la cuisineCelui-ci joue le rôle d'intermédiaire entre les hommes et le Ciel. Il a pour rôle de rapporter à l'empereur de Jade la conduite de chaque ménage durant l'année écoulée. Afin qu'il puisse remplir sa mission, les Chinois font des offrandes ce jour-là en brûlant une image en papier le représentant. Par cet acte, le dieu pourra s'envoler en fumée vers le Ciel et faire un rapport sur la conduite de la famille au cours de l'année écoulée. Ensuite, une nouvelle représentation du dieu de la cuisine est collée au mur, à côté du poêle, afin qu'il puisse observer à nouveau la conduite de la famille pour la nouvelle année.


Le 24e jour du 12e mois lunaire, les familles font « un grand ménage » qui correspond un peu à notre « nettoyage de printemps » en occident. La coutume veut en effet que les Chinois doivent nettoyer autant leur corps que leur logement pour bien accueillir la nouvelle année. Selon leur croyance, les fantômes et les divinités doivent choisir durant le dernier mois du calendrier lunaire s'ils veulent rester sur terre ou rejoindre le Ciel. Le nettoyage est donc un moyen de faire savoir aux fantômes et aux divinités qu'il est l'heure de faire leur choix.



Le 25e jour du 12e mois lunaire, la tradition veut que les Chinois fassent du tofu en l'honneur de l'Empereur de Jade. Selon la légende, ce dernier descendrait sur terre pour déguster le lait de soja caillé et vivre une vie austère. On le retrouve plus souvent dans la mythologie taoïste qui le présente comme le maître du Ciel et de tous les domaines de l'existence et même de l'Enfer et de l'homme.


Dans les temps anciens, la viande était un plat de luxe que peu de gens pouvaient s'offrir. On ne la consommait alors que très rarement, pour un événement exceptionnel ou une grande fête comme la Fête du Printemps. Si la situation a bien changé de nos jours et que la viande est plus courante sur les tables, les Chinois ont maintenu leur tradition et en consomment à volonté lors de cette fête. Ainsi, le 26e jour du 12e mois lunaire, les Chinois préparent la viande qu'ils vont consommer pour le Nouvel An.


Le 27e jour du 12e mois lunaire est le jour consacré aux provisions. C'est effectivement le moment idéal pour préparer la nourriture pour le Nouvel An. Les Chinois ont beaucoup de traditions culinaires durant la Fête du Printemps. En effet, certains mets demandent plusieurs jours de préparations. Ils achètent donc une quantité impressionnante de nourriture ce jour-là. Et les ménagères n'omettent surtout pas d'acheter du poulet qui est un plat indispensable à un repas de fête en Chine.


Les enfants et les adultes prennent beaucoup de plaisir à décorer leur maison le 28e jour du 12e mois lunaire. Pour les Chinois, il est très important d'avoir une ambiance festive et joyeuse durant cette période de l'année. Les principaux objets de décoration les plus courants sont des vers ou couplets de printemps, ainsi que de nombreux symboles portant bonheur. Ceux-ci sont la plupart du temps de couleur rouge qui est la couleur du bonheur en Chine.


Le 29e jour du 12ème mois lunaire est consacré à la mémoire des ancêtres. En effet, les ascendants ont toujours joué un rôle important dans la vie des Chinois et des Chinoises. Cette tradition de faire des offrandes de sacrifice aux dieux et aux ancêtres en fin d'année date de la dynastie des Shang (1600 à 1100 avant J.-C.).


Comme chaque année à la même époque, les Chinois respectant la tradition se préparent à veiller toute la nuit du 30e jour du 12e mois du calendrier lunaire. On raconte qu'un monstre appelé « Nián » viendrait ce jour-là. Ainsi, la coutume veut que tout le monde se réunisse pour le dîner et bavarde jusqu'au petit matin afin de faire passer le temps tout en oubliant la menace. Les chinois croient en effet que cette coutume autrement appelée « Shòu tàisuì » permet de conjurer les maladies et les catastrophes ainsi que de vivre paisiblement lors de la nouvelle année. 


Le jour du Nouvel An traditionnellement également connu comme « le jour du poulet » commence à minuit comme pour le Nouvel an occidental. Toutefois, en Chine, la nouvelle année est accueillie avec des pétards bruyants et lumineux afin de chasser le monstre « Nián » ainsi que tous les mauvais esprits qui rôdent. Le jour même, les Chinois doivent rendre visite au patriarche ou à la matriarche de la famille. Le 1er jour du 1er mois lunaire, les familles chinoises se réunissent donc autour d'un repas. Traditionnellement, les adultes et surtout les membres haut placés et les anciens de la famille offrent des enveloppes rouges aux enfants et adolescents. Ces enveloppes contiennent des sommes d'argent variant selon la position et le rang dans la famille. Toujours selon leur croyance, en offrir à des jeunes gens permet de conjurer le temps qui passe, et d'apporter de la chance pour les défis à venir. 


Le 2e jour du 1er mois lunaire, c'est au tour des femmes et des jeunes filles mariées de rendre visite à leur propre famille, aux parents, aux proches et amis. Dans les temps anciens, c'était l'unique jour de l'année où les belles-filles pouvaient voir leur famille maternelle. Il existe aussi une tradition plus étrange en ce 2e jour qui consiste à fêter l'anniversaire de tous les chiens avec une petite friandise spéciale. Voilà pourquoi on surnomme aussi ce jour, le « jour du chien ». Cette tradition est moins répandue et tend à se perdre.


Le 3e jour, le « jour du cochon », on utilise un vieil adage disant « un gros cochon est à la porte » ; il signifie que la chance et le bonheur arrivent. Traditionnellement, on ne reçoit pas de visites ce jour-là et on ne visite pas non plus de peur d'attirer la malchance.


Le 4e jour appelé « jour de la chèvre », un autre adage est utilisé : « trois chèvres apportent le bonheur » qui signifie qu'avec un bon début, vient une fin heureuse. Ce jour-là, les familles ne quittent pas la maison car c'est le jour où on accueille de nouveau le « dieu de la cuisine » dans son foyer.


Le « jour du bœuf » correspond au 5e jour du 1er mois du calendrier lunaire. En général, les Chinois font la fête autour d'un grand banquet afin de célébrer l'anniversaire du dieu de la Fortune. Selon, la tradition, un grand nombre des tabous que les Chinois ont observé depuis le début des festivités peuvent être brisés ce jour-là uniquement.


Le 6e jour est le « jour du cheval ». C'est le jour où les familles jettent leurs vêtements en lambeaux, déchirés ou sales ainsi que leurs déchets. Selon la coutume, il est bon d'éloigner tous les signes de pauvreté et d'accueillir la chance et les beaux jours avec la nouvelle année. Ainsi, les gens font des vœux de succès ce jour-là, en rapport avec le cheval.


Le 7e jour est l'occasion pour les Chinois de manger des nouilles, symboles de longévité dans la culture chinoise. On appelle aussi ce jour, le « jour de l'homme ». Selon la croyance populaire, Nǚwá, la déesse chinoise créatrice de l'univers, a en effet créé 6 animaux avant de créer l'homme le 7e jour.


Le 8e jour du 1er mois du calendrier lunaire célèbre l'« anniversaire » du millet. Selon de nombreuses croyances populaires, le temps qu'il fera ce jour-là prédit les qualités des récoltes à venir. Si le jour est lumineux et clair, la récolte de la nouvelle année sera abondante. Au contraire, si le 8e jour est nuageux voire pluvieux, on pourra craindre de mauvaises récoltes. Une autre coutume est de libérer des animaux retenus captifs ce jour-là pour offrir une bénédiction de prospérité à tous les êtres vivants pour la nouvelle année.


Le 9e jour du 1er mois lunaire est l'anniversaire de l'Empereur Jade. Les Chinois se rendent dans les temples taoïstes afin de prier et d'assister aux cérémonies religieuses. Les personnes ordinaires peuvent aussi faire des offrandes à l'Empereur Jade ce jour-là.


Le 10e jour, la tradition veut que Chinois et Chinoises fêtent l'anniversaire du « dieu de la Pierre ». Ce dieu a joué un rôle proéminent dans l'agriculture de la Chine ancienne. C'est une tradition qui se perd mais certains conservatistes pratiquent encore les nombreuses interdictions qui l'accompagnent. En effet, ce jour-là, il est interdit de remuer ou déplacer la moindre pierre, roc ou rocher y compris tout matériel fait de pierre. Tout travail en relation avec la pierre est interdit comme certaines constructions ou le travail dans les carrières. Si ces tabous ne sont pas respectés, la croyance populaire veut que de mauvaises choses arriveront aux cultures.


Durant les festivités du Nouvel An, le 11e jour est un jour d'offrandes à Zìgǔ, la déesse protectrice des femmes. C'est un jour où les beaux-pères et les beaux-fils sont à l'honneur. Dans de nombreuses régions, après cette journée, les gens commencent à se préparer pour la prochaine Fête des Lanternes qui tombe le 15e jour du 1er mois.


Le 12e et le 13e jour, les Chinois qui vont assister à la Fête des Lanternes, commencent à acheter ou à fabriquer leurs lanternes. Les préparatifs pour le Festival débutent aussi.


Le 14e jour, c'est l'anniversaire de la déesse de Línshuǐ à laquelle les femmes enceintes et toutes les femmes chinoises en général font une offrande. Celle-ci est en effet censée protéger les femmes d'une fausse-couche.


Le 15e jour du 1er mois du calendrier lunaire chinois, c'est le jour de la Fête des Lanternes. Les festivités atteignent un point culminant ce jour-là. Cette date clôture aussi officiellement la Fête du Printemps. Durant cette mémorable journée, Dragons et Lions envahissent les rues bondées et font une procession au rythme des tambours. Le soir venu, les familles sortent avec les lanternes colorées ou se promènent dans des parcs décorés de lanternes et profitent de la pleine lune. Sur le plan culinaire, les Chinois dégustent le Yuánxiāo, une soupe de boules de riz gluant symbolisant la cohésion familiale.

jeudi 8 novembre 2018

DÉCOUVREZ LE NÜSHU, CE SYSTÈME D’ÉCRITURE CHINOIS QUE SEULES LES FEMMES COMPRENNENT


Connaissez-vous le Nüshu ? Ce système d’écriture utilisé uniquement par des femmes dans la province du Hunan en chine a disparu en 2004. Les chercheurs tentent aujourd’hui d’en apprendre plus sur l’histoire de cet alphabet : Était-il un langage secret, créé pour tenir tête aux hommes dans cette société patriarcale où les femmes n’avaient aucun droit ?

LES CHERCHEURS PENSAIENT QU’IL S’AGISSAIT D’UN LANGAGE SECRET, DONT L’UNIQUE BUT ÉTAIT DE TENIR TÊTE AUX HOMMES
Découvert dans les années 80 par des linguistes, le Nüshu est un système d’écriture créé et utilisé uniquement par des femmes. Créé certainement au XVIIIe ou au XIXe siècle, les chercheurs pensèrent au début qu’il s’agissait d’un langage secret, dont l’unique but était de tenir tête aux hommes dans une société patriarcale où la femme se devait de suivre la loi des « trois obéissances » : le père, le mari et le fils.
Hélas, seules deux personnes savaient encore lire et écrire cette langue dont Yang Huanyi, décédée en 2004, à l’âge de 98 ans, emportant avec elle de nombreux secrets qui ne seront peut-être jamais révélés.

     Région d’Hunan


QUE SAVONS-NOUS RÉELLEMENT DU NÜSHU ?

Ce que nous savons du Nüshu, nous le devons principalement à Cathy Silber, professeure à l’Université Skidmore de New York, qui travaille sur ce système depuis 1985 et ses découvertes nous ont permis d’apprendre non seulement le fonctionnement, mais aussi l’utilité de ces inscriptions. D’abord, contrairement à ce que l’on pensait au départ, le Nüshu n’est pas un langage secret, mais simplement la retranscription phonétique d’un dialecte de la région de Hunan, plus particulièrement du Comté de Jiangyong.
Ce système syllabique comprend près de 1000 symboles qui retranscrivent chacun un son du dialecte. Le Nüshu est donc beaucoup plus simple que le mandarin où l’on retranscrit les mots selon un système assez complexe. De plus, cette écriture était surnommée « l’écriture de moustique » en raison de ses formes fines, élégantes et allongées accompagnées de petits points précis.

                                Inscription en Nüshu sur un éventail



CES TEXTES ONT PERMIS AUX FEMMES DE MIEUX SE COMPRENDRE ELLES-MÊMES

S’il était lu, les hommes pouvaient donc comprendre ce qui était écrit, mais portaient assez peu d’intérêt à l’écriture. A cette époque, l’éducation était réservée aux hommes, et même lorsque les femmes ont pu accéder à ces informations à partir de la fin du XIXe siècle, seules les élites pouvaient se permettre d’apprendre à lire et à écrire. Dans cette région paysanne et reculée de la Chine, ces occupations étaient donc réservées aux femmes, comme la broderie. Justement, la majorité des inscriptions qui nous sont parvenues sont inscrites sur des tissus ou sur des éventails.

Car comme l’a appris Cathy Silber au cours de ses recherches, à leur mort, les femmes avaient pour coutume d’être enterrées avec leurs écrits emportant avec elles leurs paroles dans l’au-delà. La linguiste explique que pour elle, » Ce qu’il y a de plus intéressant à découvrir est de voir comment ces textes ont permis aux femmes de mieux se comprendre elles-mêmes. Ce système d’écriture nous apprend beaucoup sur le lien existant entre la littérature et les différents groupes qui composent une société ».




Depuis 2012, on évalue qu’environ 500 textes écrits en Nüshu ont été découverts. Poèmes ou autobiographies romancées composent l’essentiel de cette littérature. Les poèmes sont principalement des conseils donnés entre femmes, que ce soit pour l’éducation des enfants ou pour le bien-être du foyer. Ces paroles de sagesse sont encore aujourd’hui chantées, la tradition orale a en effet permis à ces paroles ancestrales de résister à l’épreuve du temps.
Les biographies quant à elles, racontent le quotidien de femmes à travers cette période. Cependant, l’aspect romancé apporte quelque chose d’unique et d’essentiel et de profondément humain, donnant une importance particulière à ces femmes oubliées de l’histoire. Il existe également de nombreuses traces de « Lettres du troisième jour », offertes aux femmes qui venaient de se marier contenant des prières, des félicitations de la famille ou de personnes proches.

LA PLACE DES FEMMES EN CHINE




Jusqu’au milieu du XXe siècle, les femmes étaient quasiment absentes de l’échelle sociale. Comme évoqué plus tôt, elles n’étaient définies que par leur père, leur mari ou leur fils. De plus, de nombreuses coutumes humiliantes ou violentes étaient mises en pratique. La plus connue étant certainement celle des pieds bandés qui consistait à mettre des bandes autour des pieds des jeunes filles dès l’âge de 5 ans, atrophiant à la longue leur extrémité.
L’objectif étant de limiter leur mouvement et les réduisant ainsi à des tâches domestiques limitées. Cette pratique, initialement réservée à l’élite et aux familles les plus hautes dans l’échelle sociale, s’est petit à petit répandue à travers les siècles à tout le pays jusqu’à être interdite en 1949.



Ainsi, un texte Nüshu parle d’une femme qui est forcée d’épouser un homme qu’elle ne connait pas et qui finit par s’enfuir le soir de la nuit de noce, en découvrant à quel point son mari est laid. Un autre raconte l’histoire d’une femme si impatiente d’épouser un homme qu’elle décide d’aller lui demander pourquoi il n’a pas encore fait sa demande.

PARMI LES MILLIERS DE SYSTÈMES D’ÉCRITURE RÉSERVÉS AUX HOMMES, NOUS AVONS LÀ UN EXEMPLE DONT NOUS SOMMES SÛRS QU’IL A TOUJOURS ÉTÉ RÉSERVÉ SEULEMENT AUX FEMMES






Cependant, la majorité des écrits sont empreints de tristesse et de résignation. Il révèle également la solidarité existant au sein de cette communauté féminine, dans laquelle certaines passaient des pactes, les liant éternellement à travers leurs écrits, sous la forme de poèmes. C’est pourquoi, certaines étaient enterrées avec leurs textes afin de recréer ce lien après leur mort. Une chose est sûre, dans la Chine patriarcale, l’écriture était une forme d’expression et d’émancipation pour les femmes soumises.

ORIGINE ET DISPARITION DU NÜSHU


L’origine exacte du Nüshu est aujourd’hui inconnue, et les chercheurs proposent de nombreuses théories pour expliquer l’apparition de ce système d’écriture. Alors que certaines trouvent des similitudes avec d’autres écritures du sud de la Chine, d’autres y voient des explications plus mystiques comme des inscriptions trouvées sur des ossements d’oracles. Une légende raconte même que cette écriture aurait été inventée au 11esiècle par la concubine d’un empereur qui racontait ses malheurs à sa famille restée à la campagne.

LA PRATIQUE DE CETTE ÉCRITURE SE TRANSMETTAIT DE MÈRE EN FILLE

Cependant, l’explication la plus courante, et le plus populaire, consiste tout simplement à expliquer que les femmes de la région ont inventé elles-mêmes cet alphabet en réponse à l’interdiction pour le sexe féminin de pouvoir apprendre à écrire. Cathy Silber explique que même si les facteurs d’origines peuvent être divers, « je dirai que l’émergence de ce genre de phénomènes est courante dans les sociétés où une ségrégation sexuelle existe. »


La pratique de cette écriture se transmettait de mère en fille mais a fini par disparaître avec le temps, la principale cause est la révolution chinoise de 1949. Les nouvelles lois liées au mariage et les réformes sociales donnèrent de plus en plus de droits aux femmes, rendant inutile l’utilisation d’un système leur étant uniquement réservé. Plus tard, lors de la révolution culturelle communiste, les autodafés se multiplièrent à travers le pays et de très nombreux ouvrages écrits en Nüshu ont été brûlés ou détruits.


Des élèves du centre Nu Shu Garden. Province d’Hunan, Chine. Juillet 2005.

Aujourd’hui, des écoles de la région tentent de raviver cette tradition en enseignant le Nüshu à l’école, rendant ainsi cette pratique mixte, pour la première fois de son histoire. Les chercheurs tentent également de compléter l’alphabet afin de découvrir l’ensemble des secrets que contiennent les textes existants dans cette langue. Cependant, cette littérature restera unique pour une raison bien précise. Comme le raconte Cathy Silber, « Parmi les milliers de systèmes d’écriture particulièrement réservés aux hommes, nous avons là un exemple dont nous sommes sûrs qu’il a toujours été réservé seulement aux femmes ».