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mardi 18 avril 2017

Évocation sentimentale des anciennes ruelles chinoises

有的时候,不知道为什么
每次来到古巷,都会溢出一种熟悉的感觉
似乎,我曾经到过这里
是现实还是梦里
我自己也不再清楚了
Je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois que je déambule au hasard dans les anciennes ruelles un sentiment familier m’envahit. Il me semble que je suis déjà venu ici, mais est-ce un rêve ?






我喜爱古琴,喜爱那幽怨婉转的弦音
每次去古巷时,我都会带上自己的那把琴
到一个偏僻的小巷中,席地而坐
只为将你寄入弦声弹出一段情
J’aime le guqui, j’aime ressentir la vibration de ses cordes. A chaque fois que je déambule au hasard dans les anciennes ruelles, j’entends mon propre guqui intérieur. J’arrive dans une ruelle isolée, je m’assieds sur le sol, juste pour t’envoyer quelques notes de ma musique intérieure.






在你的记忆里
常常会住着一个如诗如画的故事
漫步在细雨淋湿的石板
看着雨水荡起一层浅浅的涟漪
La ruelle de tes souvenirs ressemble à un poème illustré ou à une peinture poétique : je marche sur les pavés d’ardoise brillants d’une pluie que tu regardes tomber : les gouttelettes sautent, glissent et ondulent en fines couches.






我特意着了一身素衣
伴着雨声,再一次取出桐木琴
这一刻,我竟弹得如此用心
弦声中深藏熟悉的情绪
Je suis venu sous la pluie vêtu de blanc, j’ai ressorti mon guqin en bois de paulownia et j’ai si bien joué sur ses cordes familières que des émotions profondes m’ont submergé.






弹罢一曲又一曲
我竟不想再停下来
渐渐的,我仿佛听到了一丝声响
原来是你轻哼起我们熟知的半阙曲
J’ai joué une mélodie après l’autre et je ne voulais pas arrêter. Peu à peu, il me semble entendre comme un murmure une trace sonore. C’est toi, tu as fredonné cet air que nous connaissons si bien.






路途长长长长至巷里
是我们走不完的诗句

把悲欢谱作曲为你弹起
才感伤何为身不由己

La longue distance de la ruelle où nous marchons sans fin me souffle un poème. Les joies et les chagrins composent des mélodies pour toi. Si certaines sont tristes, c’est involontaire.






古巷深深,深深深几许
了无尘念漫步于绵长幽深的古巷里

远处渐渐传来你低沉的抽泣
那是断垣残壁留下的斑驳叹息

Je ne peux pas exprimer avec quelle force ces ruelles profondes me touchent ! Tu pleures et tes sanglots étouffés me parviennent progressivement. Tes murs lézardés laissent entendre des soupirs.





我起身归去,背着琴步步忘怀古巷里
斑驳的石板路留下多少脚印,只怕无人能计
你走过来,我走过去......
Je me suis levé pour revenir sur mes pas, mon guqui sur le dos, j’égrène mes souvenirs pas à pas : les pavés de la ruelle sont usés par une kyrielle de passants que personne n’a pu compter : l’un vient l’autre part...






听罢笛声绕云烟,看却花谢离恨天
雨中的古巷,不知是谁吹响了短笛

笛声悠悠扬扬回荡在长长的古巷,远去,远去......
Après avoir écouté la flûte sous de fins nuages de brume et vu les fleurs se faner, je ne peux que haïr ce temps pluvieux et maussade. Je ne sais pas qui a joué cet air de flûte, mais les échos de sa mélodie se diffusent dans la ruelle, loin, loin...

vendredi 18 novembre 2016

La dynastie Tang : poésie chinoise

L'âge d'or de la société féodale chinoise, a eu lieu à l'époque des Tang (618-907). Il se caractérise par le développement de la production et l'épanouissement de la culture dans presque tous les domaines : histoire, littérature, musique, peinture, sculpture, et calligraphique. C'est à cette époque que la poésie en particulier, atteint son sommet. Plus de 2300 poètes figurent à travers cinquante mille de leurs poèmes dans l'ouvrage Poèmes Complets des Tang.
La poésie des Tang se divise en quatre périodes distinctes : le début, la prospérité, le milieu et la fin. Ce phénomène, qui reflète fidèlement la naissance, la grandeur, puis le déclin de l'empire, coïncide également avec les transformations du style poétique.
Le premier siècle de la dynastie Tang (618-712), que l'on nomme le «début des Tang», est une époque de transition. Le style poétique, alors, s'efforce de se libérer peu à peu des ornières du formalisme, pour retrouver une juste voie.
Pendant qu'un style courtois et plein de grâce est à la mode à la cour de l'impératrice Wu, d'autres lettrés, de petits fonctionnaires ratés, Wang Bo, Yang Jiong, Lu Zhaolin et Luo Binwang, qu'on devait nommer par la suite les « Quatre éminents Poètes », élargissent l'horizon poétique en rédigeant de nombreux poèmes sociaux. Ils contribuèrent par leurs efforts à un véritable changement de style.
De 712 à 762, la période appelée « l'âge d'or des Tang », illustrée par les plus grands poètes, devait permettre le plein épanouissement de nouveaux genres poétiques, reflétant également les divers aspects sociaux. C'est la période la plus brillante de la poésie classique chinoise, pendant laquelle Li Bai, Du Fu, Wang Wei, Meng Haoran, Gao Shi et Cen Shen s'illustrent pour la postérité. De Cen Shen, longtemps fonctionnaire dans les zones frontalières, il nous reste trois cent soixante poèmes, infiniment émouvant. Li Bai aussi appelé «le poète, Immortel exilé sur terre », et Du Fu également connu sous le nom de « poète saint » sont les plus illustres poètes de cette époque. Leurs œuvres ont exercé une influence profonde sur les poètes des générations futures.
Le « milieu des Tang » (762-835) est une période troublée. Le pouvoir central ne parvient pas à se stabiliser à cause des révoltes incessantes de la part de certains gouverneurs qui s'érigent parfois en roi, ou usurpent carrément le nom de l'empereur. Cette situation n'a pas manqué d'exercer une grande influence sur les poètes, amenés à vouloir transformer la politique et la littérature. C'est ainsi que la poésie des Tang continua à se développer sous la poussée irrésistible du nouveau mouvement : le Yuefu. Le nouveau Yuefu se manifeste comme une sorte de poème de circonstance, un genre nouveau. Bai Juyi, Yuan Zhen et Li He apparaissent via leur création comme les deux pionniers de ce mouvement.
Descendant de la maison impériale des Tang, Li He fut également un jeune poète éminent. Le nom de son père signifiant « Défense de devenir Jinshi », conformément aux rites féodaux, les examens impériaux de ce degré lui sont interdit. Il se voit donc obligé d'accepter un emploi de subalterne à la cour. En proie à une grande tristesse, il meure à l'âge de 27 ans seulement.
« La fin des Tang » est une époque particulièrement bouleversée comme on peut l'imaginer. L'oppression politique et l'exploitation abusive et cruelle plongent le peuple dans les pires misères. Deux poètes de talent devaient surgir au cours des vingt premières années. Li Shangyin naît au moment où s'accentue la lutte entre les différents clans politiques. Non complice des forces rétrogrades, il se fait écarter puis affecter à des postes subalternes dans de petites localités où il passera le reste de sa vie. Toute son œuvre est imprégnée de chagrin et de mélancolie. Il nous reste environ six cents poèmes, dont certains abordent des thèmes de circonstance.
L'âge d'or de la société féodale chinoise, a eu lieu à l'époque des Tang (618-907). Il se caractérise par le développement de la production et l'épanouissement de la culture dans presque tous les domaines : histoire, littérature, musique, peinture, sculpture, et calligraphique. C'est à cette époque que la poésie en particulier, atteint son sommet. Plus de 2300 poètes figurent à travers cinquante mille de leurs poèmes dans l'ouvrage Poèmes Complets des Tang.
La poésie des Tang se divise en quatre périodes distinctes : le début, la prospérité, le milieu et la fin. Ce phénomène, qui reflète fidèlement la naissance, la grandeur, puis le déclin de l'empire, coïncide également avec les transformations du style poétique.

Le premier siècle de la dynastie Tang (618-712), que l'on nomme le «début des Tang», est une époque de transition. Le style poétique, alors, s'efforce de se libérer peu à peu des ornières du formalisme, pour retrouver une juste voie.

Les Trois Cents Poèmes des Tang (唐詩三百首; : Tángshī sānbái shǒu), aussi appelés l'anthologie de trois cents poèmes des Tang, sont une compilation datant de 1763 par le lettré Sun Zhu (孫誅) de poèmes de la dynastie Tang (618-907), une époque souvent considérée comme l'âge d'or de la poésie chinoise.
Cette anthologie qui compte 310 poèmes a connu un grand succès et de nombreux traducteurs occidentaux ont puisé à cette source. Elle contient en particulier de nombreux poèmes de Du Fu, Li Bai, Wang Wei, Li Shangyin et Meng Haoran.

Organisation des poèmes
Dans l'édition originale, les poèmes étaient répartis en sept chapitres selon leur structure :
    Pentasyllabe de style ancien (五言古詩)
    Pentasyllabe de style régulier (五言律詩)
    Quatrain pentasyllabique (五言絕句)
    Heptasyllabe de style ancien (七言古詩)
    Heptasyllabe de style régulier (七言律詩)
    Quatrain heptasyllabique (七言絕句)
    Poème sur un air folklorique (樂府 Yuèfǔ)