La culture chinoise est très ancienne et surtout très riche. Je ne prétends pas pouvoir la résumer dans un seul blog. Ma volonté est seulement d'en faire partager les trésors selon mes connaissances et mes envies à tous ceux qui aiment découvrir d'autres horizons culturels. Découvrez la langue, la calligraphie, le pliage, la cuisine... de mon beau pays. Je vous souhaite un bon voyage !
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Empereur TaiZong des Tang - 唐太宗皇帝
L'histoire chinoise a fait de lui « l'empereur
modèle » pour ses exploits. En 590, après plusieurs siècles de division,
l'empire chinois se reconstitue avec la brève dynastie des Sui (581-618) qui
connaît seulement deux empereurs régnants et s'achève en 618.
Li Shimin 李世民naît en 598 dans la haute aristocratie de
l'époque, étroitement liée aux familles dirigeantes du royaume de Wei et des
Sui. Il est aussi à la croisée des ethnies han et xianbei 鲜卑, un métis
culturel qui maîtrise aussi bien les arts raffinés de la cour impériale
chinoise que l'art militaire des nomades du Nord.
En 618, Li Yuan, père de Li Shimin李世民 parvient non
sans le soutien militaire de son fils à défaire les Sui pour établir une
nouvelle dynastie, celle des Tang 李渊 (618-907). En récompense de sa grande
victoire dans la bataille de Luoyang 洛阳, l'empereur, son père, place Li Shimin 李世民au-dessus de tous
les autres nobles de l'Empire. Il lui confie la direction de l'administration
civile et militaire de la plaine est, en gros le Hebei et le Shandong actuels.
Grâce à une habile politique de pardon et d'intégration des rebelles, celui-ci
s'entoure de l'élite stratégique, militaire et administrative de la région.
En 624, lorsque le Khan des Tujue 突厥d'Orient masse
ses troupes aux portes de la ville impériale de Chang'an长安. Li Shimin 李世民fonce vers eux à
la tête d'une petite escouade pour les haranguer, s'appuyant sur sa réputation
de guerrier valeureux et sur sa connaissance de la langue tujue突厥. Il provoque
carrément leur chef en duel :
« La dynastie des Tang ne doit rien aux Tujue突厥. Pourquoi
envahissez-vous notre pays ? Je suis prêt à me mesurer à votre Khan ! »
Après quelques hésitations, les armées
ennemies se replient. Mais Li Shimin 李世民n'est pas homme à se contenter d'une victoire
morale. Il donne l'ordre de préparer armes et chevaux. À la faveur de la nuit,
il rejoint le camp tujue突厥
qu'il attaque par surprise. Le Khan, défait, doit se retirer piteusement.
Li Shimin 李世民est rongé par l'ambition ; la pusillanimité de
son père devant les envahisseurs l'a exaspéré, son indécision au sujet de sa
succession encore plus. Habile manipulateur, il crée de toutes pièces un
scandale qui pousse son père à abdiquer. Lorsque l'empereur convoque auprès de
lui les trois prétendants au trône, Li Shimin李世民 joue le tout pour le tout : il poste ses
partisans à l'entrée du palais où ils parviennent à assassiner ses deux
concurrents. L'empereur est d'abord fou de rage, mais il se radoucit devant les
arguments de son conseiller et la mine contrite de son fils prodige.
Second empereur de la dynastie des Tang, Li
Shimin 李世民poursuit
la construction de l'Empire suivant la diplomatie inaugurée par son paternel
l'empereur Gaozu高祖
: « Diviser [les barbares limitrophes] pour mieux régner [sur l'Empire chinois]
».
La question tujue突厥 continue de déchirer la jeune dynastie des
Tang. À la cour, on débat sur l'opportunité et la possibilité d'intégrer les
Tujue 突厥à
l'empire. L'empereur y est favorable, mais des conseillers confucéens ne
veulent pas en entendre parler, considérant ces « barbares » comme trop
sauvages pour s'intégrer à la civilisation chinoise si raffinée. L'Empereur
tranche finalement en faveur de l'intégration, déplaçant une partie des Tujue 突厥de leurs
territoires vers les territoires chinois dans le but de leur inculquer le mode
de vie sédentaire et agricole. Les chefs tujue突厥 les plus loyaux se voient attribuer des
titres nobiliaires chinois.
Les tribus du Nord vassalisées par les Tang
doivent payer chaque année un tribut aux Tang. D'autre part, la soumission de
ces tribus rebelles implique la mise à disposition de troupes composées de
guerriers-cavaliers extrêmement expérimentés et brillants. Ces nomades ont la
culture de la razzia, connaissent par cœur la steppe, et savent et aiment
conduire des grandes chevauchées militaires. Commandés par un empereur guerrier
comme Taizong 太宗,
secondés par les innombrables paysans-fantassins chinois, soutenus par
l'intendance des fonctionnaires et guidés par des généraux et stratèges han
brillants, ces cavaliers s'inscrivent dans une nouvelle armée Tang-Tujue 突厥qui va déferler
sur l'Asie centrale, les marges tibétaines, la péninsule coréenne. Les
victoires de ces années du début de la dynastie des Tang sont celles de la
cavalerie tujue 突厥alliée
à l'organisation et à une stratégie d'ensemble chinoise.
jeudi 8 février 2018
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