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mardi 21 novembre 2017

Confucius 孔子Kǒngzǐ


Confucius (551 av ; J-C. - 479 av. J-C.) est le fameux sage-philosophe chinois auquel sont attribués à tort tant de proverbes dits chinois. Né à Qufu曲阜 dans l'actuelle province du Shandong 山东, il est appelé Kǒngzǐ 孔子 ou Kǒng Fūzǐ 孔夫子 par les Chinois, ce qui signifie « Maître Kong » et qui fut latinisé par les Jésuites en « Confucius ».
Selon la tradition, son père fut un descendant de la dynastie Shang et gouverna la province de Lu (dans le sud-est de l'actuelle Shandong山东). Il épousa en secondes noces, alors qu'il avait 70 ans, une jeune fille de 20 ans. Il mourut alors que Confucius n'avait que trois ans et laissa sa famille dans la pauvreté.
Dès l'âge de dix-sept ans, grâce à un goût précoce pour les livres et les rites, Confucius serait devenu précepteur. Il se maria à vingt-quatre ans et eut deux enfants (un fils (Kong Li 孔鲤 et une fille). Pour vivre, il effectuait probablement des tâches administratives pour le chef de province. La légende affirme qu'il aurait rencontré Lao Zi老子en allant consulter des annales, et qu'il en aurait été si fortement impressionné qu'il n'aurait plus parlé pendant trois jours ou un mois.
Après la mort de sa mère en -527, il se mit à enseigner sa connaissance des textes anciens au petit groupe de disciples qui le suivait. Après quelques emplois subalternes à la cour de son prince, il se fait écarter du poste et il part en -496 pour quatorze ans d'errance, à la recherche d'un souverain capable de l'écouter. Puis il rentre définitivement à Lu鲁pour se consacrer à l'enseignement et la compilation de textes anciens, jusqu'à sa mort en -479.
Après plus de deux millénaires de scolastique, il est difficile de se faire une idée juste de l'enseignement originel de Confucius. Il est pourtant possible de comprendre les enjeux et la teneur de sa pensée en lisant les Entretiens, livre dans lequel on voit le Maître vivre et discuter des problèmes de son temps avec ses disciples.
Bien qu'il n'ait jamais développé sa pensée de façon théorique, on peut dessiner à grand traits ce qu'étaient ses principales préoccupations et les solutions qu'il préconisait. Partant du constat qu'il n'est pas possible de vivre avec les oiseaux et les bêtes sauvages, et qu'il faut donc vivre en bonne société avec ses semblables, Confucius tisse un réseau de valeurs dont le but est l'harmonie des relations humaines. En son temps, la Chine était divisée en royaumes indépendants et belliqueux, les luttes pour l'hégémonie rendaient la situation instable et l'ancienne dynastie des Zhou avait perdu le rôle unificateur et pacificateur que lui conférait le mandat du Ciel. Confucius voulait donc restaurer ce mandat du Ciel qui conférait le pouvoir et l'efficacité à l'empereur vertueux. Cependant, bien qu'il affirme ne rien inventer et se contenter de transmettre la sagesse ancienne, Confucius a interprété les anciennes institutions selon ses aspirations et il a semé les graines de ce que certains auteurs appellent l'« humanisme chinois ».
Mettant l'homme au centre de ses préoccupations et refusant de parler des esprits ou de la mort, Confucius n'a pas fondé de religion au sens occidental du terme, même si un culte lui a été dédié par la suite. Cherchant à fonder une morale positive, structurée par les « rites » et vivifiée par la « sincérité », mettant l'accent sur l'étude et la rectitude, Confucius représente pour les Chinois d'avant la Révolution l'éducateur par excellence, mais la lecture attentive des Entretiens montre qu'il n'a pas voulu s'ériger en maître à penser, et qu'au contraire il voulait développer chez ses disciples l'esprit critique et la réflexion personnelle : « Je lève un coin du voile, et si l'étudiant ne peut découvrir les trois autres, tant pis pour lui. »
Un apport très important et révolutionnaire en quelque sorte de Confucius est à chercher dans la notion de « Junzi 君子 » (« gentilhomme ») qui, avant lui, dénotait une noblesse de sang et dont il a modifié le sens pour le transformer en noblesse du cœur, un peu comme le mot anglais gentleman. Son enseignement, bien que principalement orienté vers la formation de futurs hommes de pouvoir, était ouvert à tous, et non pas seulement aux fils de princes. On peut faire remonter à cette impulsion de départ la longue tradition des examens impériaux, chargés de pourvoir l'État en hommes intègres et cultivés, que le plus humble paysan pouvait (en théorie) tenter. Bien que cette institution « méritocratique » ait subi différents avatars et distorsions, elle a certainement joué un rôle prépondérant dans la pérennité de la culture chinoise et dans la relative stabilité de l'Empire Céleste pendant deux millénaires.
Selon Confucius, la soumission au père et au prince va de soi et garantit la cohésion des familles et du pays, mais elle s'accompagne d'un devoir de (respectueuses) remontrances si le père ou le prince vont dans la mauvaise direction. De très nombreux lettrés chinois, se réclamant à juste titre de l'enseignement de leur Maître, ont péri ou été bannis pour avoir osé critiquer l'empereur quand celui-ci, sous l'emprise d'une clique du harem ou de prêtres taoïstes, ne prenait plus soin de son peuple et laissait le pays sombrer dans la famine ou la guerre civile.
La postérité de Confucius en Chine et en Extrême-Orient ne saurait être sous-évaluée. Ses commentateurs et ses continuateurs proches comme Mencius 孟子 et Xun Zi 荀子 ont formé un corps de doctrine, appelé Confucianisme, qui a été choisi comme philosophie d'État en Chine pendant la dynastie Han. Jusqu'à la fin de l'Empire en 1911, le système des examens basé sur le corpus confucéen est resté en vigueur. Certains analystes chinois ou occidentaux pensent que l'influence du Confucianisme est toujours prépondérante à l'époque actuelle, et certains pays comme la Corée du Sud (cf. art. I I) ou Singapour continuent de se réclamer de cette doctrine politique.
Cette continuité apparente du Confucianisme en Chine ne doit cependant pas cacher les constants renouvellements, suivis de retours aux sources ou d'éclipses temporaires, qui ont animé l'histoire de la pensée chinoise. Ainsi le renouveau du Confucianisme instauré par Zhu Xi朱熹 pendant la dynastie Song , après une relative mise en retrait durant la dynastie des Tang , a intégré les apports anciens de la pensée taoïste et les apports plus récents du Bouddhisme en une orthodoxie qui est restée relativement incontestée depuis lors, et il a fallu attendre la fondation de la République de Chine pour que soit aboli l'enseignement des Quatre Livres et des Cinq Classiques confucéens :

Les Quatre Livres (四书 Sì shū) sont
La Grande Étude, (大学Dà Xué).
L'Invariable Milieu (中庸 Zhōng Yóng).
Les Entretiens de Confucius (论语Lùn Yǔ).
Le Mencius (孟子 Mèng Zǐ).
Les Cinq Classiques (五经Wǔ jīng) sont
Le Canon des Poèmes (诗经Shī Jīng).
Le Canon de l'Histoire (书经Shū Jīng).
Le Livre des Mutations ou Yi King (易经Yì Jīng).
Le Livre des Rites (礼记Lǐ Jì).
Les Annales des Printemps et des Automnes (春秋 Chūn Qiū, alias 麟经 Lín Jīng).
Un sixième classique a été perdu : Le Canon de la Musique (乐经 Lè jīng).


Confucius a voyagé l'histoire des nations - 孔子周游列国的故事

mercredi 15 novembre 2017

Lǎo Zi 老子



Lǎo Zi 老子 ou Lao-tseu, est un philosophe chinois, qui aurait vécu au VIe siècle av. J.-C.
Ses écrits ont initié (a posteriori) le taoïsme et sont aussi considérés par d'autres penseur comme des textes philosophiques importants. Sur sa vie, on ne sait que peu de choses, sinon rien. Certains historiens estiment qu'il n'a jamais existé.
Selon la légende, sa naissance est miraculeuse et il est né avec des cheveux blancs, d'où son nom de « vieil enfant » (ou « vieux maître »), d'où la traduction parfois donnée de l'Ancien. À l'âge mûr, lassé des hommes, il aurait quitté son pays par l'Ouest, chevauchant un buffle, et aurait dicté à Yin Xi, gardien de la frontière, qui l'en priait les cinq mille caractères (environ) du fameux Livre de la Voie et de la Vertu, (en chinois 道德经 Dàodé Jīng), qui est, avec le Livre des Mutations (易经 Yì Jīng), aux sources de l'ésotérisme chinois. D'autres théories affirment encore qu'il n'aurait écrit que les dix premiers articles du Dàodé Jīng et que les autres auraient été rajoutés par d'autres des années plus tard.

Le taoïsme religieux, confronté au IIIe siècle à l'arrivée du bouddhisme en Chine, a tenté un rapprochement audacieux entre ce personnage parti en pays barbare et le Bouddha. Plus sérieusement, certains érudits chinois ont proposé différentes identifications historiques. Cependant, Mencius (Meng Zi孟子), grand continuateur de Confucius avec Xun Zi荀子, ne mentionne pas Lao Zi dans ses diatribes contre les excès des mohistes (Mo Zi墨子) et des taoïstes (les uns prônant un pacifisme ascétique et militaire, les autres un détachement radical de la société des hommes), ce qui permet de penser que Lao Zi n'est sans doute pas un personnage historique, mais peut-être tout simplement le fruit de l'imagination de Zhuang Zi庄子 (Tchouang-tseu) et d'autres penseurs du même courant comme Lie Zi列子, auteur du Vrai Classique du vide parfait, et que l'un d'eux a eu l'idée géniale de signer son livre du nom du sage reclus auprès duquel Confucius, le premier maître de la Chine, serait allé demander conseil et en aurait, nous dit la légende, perdu trois jours durant l'usage de la parole.



samedi 4 novembre 2017

Mariage traditionnel chinois chez les Han - 汉族传统婚姻


Avec plus d'un milliard d'individus, l'ethnie Han compose la majeure partie de la population chinoise et aussi la plus grande ethnie au monde. La cérémonie du mariage traditionnel chez les Han comporte plusieurs rituels et traditions. 

 1. L'horoscope tient une grande place dans la prise de décision pour un mariage. Il ne faut pas en effet que les signes des deux principaux concernés soient en conflit et l'année choisie pour les célébrations doit être propice ; l'année du Dragon est la plus plébiscitée. Pour le jour et le mois, les futurs mariés ont une préférence pour ceux qui contiennent le chiffre "8" qui porte bonheur.
2. Après avoir décidé de se marier, l'homme et la femme s'échangent leurs archives familiales ; cet acte est effectué pour démontrer leur engagement, après toute une série de pratiques traditionnelles comme le fait d'engager un entremetteur qui fait la proposition.
3. L'argent et les cadeaux sont des points importants lors d'un mariage traditionnel chez les Han. L'homme choisit le jour le plus approprié, dans un délai compris entre une quinzaine et une vingtaine de jours avant la cérémonie du mariage pour apporter de l'argent et des présents au foyer de sa future femme.
4. Le nouveau lit des futurs mariés est positionné plusieurs jours avant la célébration. Juste avant le mariage, il est recouvert par des draps rouges et des fruits symbolisant la joie et le bonheur comme des dattes rouges, des longanes ou des litchis. Après cela, la chambre nuptiale est close jusqu'à ce que les nouveaux mariés y pénètrent lors de leur nuit de noces.
5. La famille de la fiancée offre une dot pour le foyer du fiancé, un jour avant la cérémonie du mariage. La dot est souvent une importante somme d'argent, symbolisant la position de la femme ainsi que sa fortune.
6. Avant d'escorter la mariée pour la cérémonie, le fiancé est tenu de célébrer un culte aux ancêtres de celle-ci. Il leur fait un rapport des bonnes nouvelles et demande leur bénédiction.
7. La mariée fait l'objet d'une escorte. La sœur de la fiancée ou la demoiselle d'honneur la donne à son père qui la donne ensuite au fiancé.
8. Sur le chemin menant vers la maison de la mariée, des pétards sont allumés dans le cadre de la célébration afin de faire fuir les esprits mal intentionnés.
9. Avant de quitter sa famille, la fiancée participe avec elle à un dîner d'adieu. Elle arbore à ce moment-là un air triste car elle sera séparée de sa proche famille. C'est l'ultime moment où elle reçoit les bénédictions de ces derniers.
10. Lors de l'attente de l'époux, un garçon se tient à la porte de la maison de la mariée, avec un plateau de thé. L'époux sort de la voiture nuptiale et lui remet une enveloppe rouge contenant de l'argent, en guise d'appréciation de son geste, puis entre.
11. Avant de partir, la future mariée s'agenouille devant ses parents pour faire ses adieux. Son père lui couvre alors la tête avec son voile rouge et la remet à son futur époux. Celui-ci s'incline alors devant ses beaux-parents.
12. Le départ signifie la séparation entre la fille et ses parents. Les parents de la mariée éclaboussent l'arrière de la voiture nuptiale avec un seau d'eau. Ce geste démontre leur volonté de ne plus interférer dans les affaires de leur fille qui désormais ne leur appartient plus. Tout comme ils ne peuvent contrôler la projection d'eau, leur fille est hors de leur contrôle. Ils jettent également du riz à l'arrière de la voiture nuptiale, pour souhaiter la richesse à leur fille après son mariage.
13. Lorsque la voiture s'avance, la mariée jette un éventail par la fenêtre. Cela signifie qu'elle évite d'emporter dans la maison de ses beaux-parents sa mauvaise humeur.
14. La réception de la mariée suit aussi un rituel bien précis. Quand la voiture arrive à la porte de la maison de l'époux, un aîné pose un tamis en bambou au-dessus de la tête de l'épouse et la fait descendre de la voiture pour l'accompagner.
15. Les deux époux font ensuite un culte aux ancêtres du marié puis l'homme conduit sa femme vers la chambre nuptiale.
16. Le couple dispose un tamis de bambou et un verre sur le lit, démontrant son souhait d'accueillir un enfant au sein de sa nouvelle famille. Les amoureux dégustent ensuite une soupe sucrée faite de noix, de dattes noires, de graines de lotus et de longanes, symbolisant la fertilité. Ce qui se passe ensuite reste à leur discrétion. Il est important de noter que la mariée ne doit pas rester au lit le premier jour de son mariage car cela est un mauvais présage signifiant qu'elle restera alitée durant toute l'année.

17. Un banquet est organisé. Les invités les plus intimes sont assis proche des jeunes mariés tandis que les autres en sont plus éloignés. Les époux font le tour des tables pour trinquer avec chaque invité. Après le banquet, les époux les attendent à la porte et les remercient avec de petits cadeaux tels que des sucreries.

Mariage traditionnel chinois - 中国传统的婚礼


Le mariage traditionnel chinois est toujours empli d'objets rouges pour apporter des vœux de bonheur et de respects. Les coutumes de mariage elles-mêmes reflètent des traditions issues de la philosophie Chinoise.

Favoriser le rouge vient du culte du soleil
Les Chinois considèrent le rouge comme le symbole du Bonheur, du succès, de la chance, de la confiance et de la croissance. Ils aiment beaucoup le rouge, qui vient du culte du soleil. Dans les mariages traditionnels Chinois, on trouve les caractères doubles Xi en rouge, des écharpes rouges, des fleurs rouges. La mariée elle-même porte un vêtement rouge. Tous ces articles rouges n'apportent pas seulement du bonheur, ils impliquent aussi que l'avenir du couple sera meilleur.

La cérémonie de mariage montre l'harmonie entre la nature et les hommes
Un mariage n'est pas seulement une fusion du couple ; traditionnellement, il symbolise la fusion de deux familles et de la société. Aussi, la cérémonie de mariage doit refléter l'aspect sacré du mariage, attirant l'attention des parents et amis. Il y a une harmonie entre la nature et les personnes qui y vivent.
Inviter des parents et amis au mariage symbolise la solennité et les bonnes relations entre les gens. Ce n'est pas une affaire ordinaire. Durant le mariage, deux familles deviennent parents. La cérémonie reflète l'importance et le statut familial des parents.
Après la cérémonie, les jeunes mariés brûlent habituellement de l'argent et donnent de la nourriture en offrande aux Dieux. Tandis que le feu, accompagné du bruit des pétards, consume les offrandes, Dieu accepte le présent, indiquant que l'harmonie entre la nature et l'Homme existe.
L'Homme ne peut avoir une bonne récolte que s'il est en harmonie avec la nature.
De plus, certains ornements et tabous existent dans les mariages traditionnels. Le marié, par exemple, ne doit pas être un parent isolé, car cela porte malheur et ne reflète pas l'harmonie. Aussi est-ce tabou.
Lors d'un mariage, le son des instruments de musique est habituellement très fort pour exprimer la voix des gens. Il doit être suffisamment fort pour que la nature soit au courant, et il montre aussi l'importance du mariage.

La nourriture que la mariée mange à une signification culturelle

Dans les mariages traditionnels, la jeune mariée consomme habituellement des dattes rouges, des cacahuètes, des longanes et des graines de melon. Le sens est évident dans la prononciation Chinoise de ces quatre mets. Lorsqu'ils sont dits ensemble, ils sonnent comme « ayez bientôt un bébé ».