La Cite Interdite故宫 (gùgōng)
de Pékin, désormais connus comme le Musée du Palais est le palais impérial au sein de la Cité impériale. De 1420 à 1911, durant 491 ans, il a été
la résidence principale de 24 empereurs des Ming et des Qing. C'est aussi
l'ensemble architectural d'anciens palais le plus vaste et le mieux conservé du
monde.
Introduction
S'étendant sur plus de 72 hectares, la Cité interdite compte 9 999,5
pièces, protégé par une muraille d'enceinte de 10 mètres de haut, de 960 mètres
de long du nord au sud, et de 750 mètres de large de l'est à l'ouest. Une douve
large de 52 mètres contourne toute la muraille. Ainsi, c'est une cité dans la
cité.
La plupart des bâtiments ont été construits en bois. Les grosses
colonnes en bois dressées sur des socles de marbre supportent la toiture
magnifiquement décorée et couverte de tuiles vernissées jaunes. Les principaux
bâtiments jalonnent l'axe central qui est aussi l'axe de la ville de Beijing,
et les autres se répartissent sur les deux côtés, en respectant le principe de
la symétrie. Toute la disposition offre un aspect majestueux.
L'architecture a divisé la Cité Interdite en deux parties : la cour
extérieure et la cour intérieure. La Cour extérieure, où le souverain recevait
ses ministres et présidait les grandes cérémonies officielles, abrite la salle
de l'Harmonie Suprême (Taihe), la salle de l'Harmonie Parfaite (Zhonghe) et la
Salle de l'Harmonie Préservée (Baohe) ainsi que les bâtiments latéraux
principaux--la salle de la Gloire Littéraire (Wenhua) et la Salle des Prouesse
Militaire (Wuying). La cour intérieure comprend surtout le palais de la Puret ?
Céleste (Qianqing), la salle de l'Union (Jiaotai) et le palais de la
Tranquillité Terrestre (Kunning), qui sont entourés respectivement par les six
Palais de l'Est et les Six Palais de l'Ouest. La cour intérieure servait de
cabinet de travail à l'empereur et d'appartements à la famille impériale et aux concubines.
Architecte de la Cité interdite
Né en 1619 à Nankang, province du Jiangxi,
dans une famille de menuisiers, Lei Fada, l'architecte de la Cité Interdite
travailla à Nanjing (Nankin), dès sa tendre jeunesse, auprès de son père, ce
qui lui permit d'observer les nombreux travaux de construction : temples,
palais et pavillons. Plus tard, il continua le métier de son père pour devenir
à l'âge de 30 ans un charpentier-dessinateur bien connu.
Dix ans plus tard, il eut enfin la chance d'être convoqué à Beijing, la
capitale, pour diriger les travaux de restauration des trois grandes salles du
Palais impérial. Grâce à lui, la cité Interdite put conserver son style
d'origine. Dès lors, Lei Fada resta à Beijing comme responsable des travaux de
construction et de restauration des bâtiments impériaux. En 1693, il mourut à
l'âge de 73 ans.
Murs et toitures de la Cité Interdite
Il s'agit sans doute là une expression de
l'ancienne conception esthétique des Chinois. Dans l'antiquité déjà les Chinois
estimaient que le jaune était une couleur noble et que le rouge représentait le
bonheur et la joie. D'après les archéologues, les Hommes de Pékin qui vivaient
il y a une centaine de milliers d'années, avait l'habitude de décorer leurs
cavernes avec la couleur rouge.
Selon des documents historiques de l'époque,
à partir de la dynastie des Song (960-1279), les bâtiments impériaux étaient
couverts de tuiles jaunes. A l'époque des Ming et des Qing, les règlements du
gouvernement stipulèrent que seuls les bâtiments impériaux--les palais, les
tombeaux, et les monastères construits sur l'ordre de l'empereur--pouvaient
utiliser les tuiles jaunes vernissées. Ceux qui osaient enfreindre les
règlements risquaient d'être condamnés à mort.
Cependant, il y a quelques exceptions. Par
exemple, dans l'enceinte de la Cité Interdite, on trouve également des
bâtiments recouverts de tuiles ordinaires, qui ne faisaient pas partie des
quartiers d'habitation de l'empereur. Par exemple, les trois salles du sud
(Nansansuo) situées près de la porte Donghuamen supportent une toiture de
tuiles vernissées vertes, car elles correspondaient aux logements des princes ;
le pavillon de la Culture (Wenyuan) qui abritait une bibliothèque est recouvert
de tuiles vernissées noires. Selon les croyances superstitieuses de l'époque,
le noir représente l'eau. On pensait que les tuiles noires pourraient prévenir
le feu et protéger les collections de livres.
D'après des documents historiques, la
construction de la Cité Interdite date du début des Ming. Quelque 100 000
artisans et un million de paysans de corvée y ont travaillé.
Les pierres venaient de Fangshan et de
Panshan, près de Beijing, tandis que le bois d'œuvre provenait de forêts
vierges situées dans le Sichuan, le Guizhou, le Guangxi, le Hunan et le Yunnan.
Les arbres abattus étaient descendus d'abord par les crues des hautes
montagnes, avant d'être transportés à Beijing par voie fluviale.
Toiture
des bâtiments
Les anciens bâtiments de style traditionnel
sont construits en bois. Cependant les colonnes de bois enfoncées dans la
terre, qui supportent la toiture, sont sujettes à la pourriture. A l'époque, on
choisit d'envelopper ces colonnes dans des murs épais. Mais le problème n'était
pas résolu. On allongea ensuite les avant-toits qui protégeaient les murs du soleil
et de la pluie. Cependant, l'intérieur des salles était devenu très sombre, car
la lumière y pénétrait difficilement.
Pour faciliter l'écoulement de la pluie de la
toiture, on a accru l'inclinaison de celle-ci. Mais les chutes d'eau rapides
abîmaient également les fondements. Pour résoudre ce problème, les architectes
anciens ont incliné profondément le sommet pour lui donner ensuite une forme
concave et l'eau s'écoule des quatre côtés. Ainsi, non seulement l'eau de pluie
coule beaucoup moins rapidement, mais on a aussi un bâtiment nettement mieux
éclairé. Les quatre angles relevés embellissent en outre la toiture, tout en
lui conférant un aspect imposant.
Les grosses briques carrées utilisées pour
paver le sol sont appelées briques d'or. Elles ont été fabriquées
principalement à Su-zhou. Le processus de fabrication était compliqué. D'abord,
il fallait sécher, moudre, puis tamiser et pétrir la terre argileuse avant de
l'introduire dans les moules. Au bout de huit mois, on entassait les briques
crues dans les fours alimentés par des branches de sapin. La cuisson durait 130
jours, et les briques bien cuites devaient encore être trempées dans de l'huile
d'abrasion. Lisses et lumineuses, ces briques se caractérisent, encore
aujourd'hui, par leur résistance à l'usure. D'après des documents historiques,
durant le règne de l'empereur Jiajing des Ming, en trois ans, on n'a fabriqué
que 50 000 briques d'or. A l'époque des Qing, une brique d'or coûtait 1
hectolitre de riz. Transportées à Beijing, les briques subissaient encore un
dernier contrôle. Selon les normes de fabrication, chaque brique devait pouvoir
émettre un tintement sonore et ne contenir aucune bulle d'air.
Les grosses briques utilisées pour la
construction des murs d'enceinte de la Cité interdite furent fabriquées à
Linqing, dans le Shandong. Dures et lisses, ces briques ont chacune une
longueur de 50 cm, une largeur de 25 cm et une épaisseur de 12 cm.
Dragons
et phénix en bronze
Le dragon représente l'empereur. Selon la
légende, l'empereur est le fils-dragon du Ciel. Le phénix représente
l'impératrice, car cet oiseau fabuleux au plumage superbe est, dit-on,
immortel. Dans le Palais impérial, les dragons et les phénix en bronze servent
de brûle-parfum. On y brûlait alors du bois de santal : on mettait du bois par
une fente sur le dos des animaux et une fumée odorante s'échappait de leur
bouche.