La culture chinoise est très ancienne et surtout très riche. Je ne prétends pas pouvoir la résumer dans un seul blog. Ma volonté est seulement d'en faire partager les trésors selon mes connaissances et mes envies à tous ceux qui aiment découvrir d'autres horizons culturels. Découvrez la langue, la calligraphie, le pliage, la cuisine... de mon beau pays. Je vous souhaite un bon voyage !
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Empereur Suí Wéndì (隋文帝 21 juillet 541 - 13 août 604)
Expérience extérieure au cercle de la politique,
tempérament travailleur, gestion parcimonieuse des ressources de
l'État, retenue guerrière et fidélité maritale : certains hommes
politiques d'aujourd'hui devraient prendre exemple sur cet empereur
de l'antiquité, car c'est en résumé l'histoire de Yang Jian
(541-604), l'un des meilleurs empereurs de l'histoire chinoise.
Né dans l'actuel Shaanxi, il est d'abord élevé
par une sœur bouddhiste qui lui enseigne les préceptes de cette
religion, puis il est envoyé étudier au collège impérial réservé
aux fils de noble lignée. Il faut rappeler ici que le petit Jian est
issu du clan Yang qui se dit descendant en ligne directe de la
dynastie des Han (202 av. J.-C.–220). Bon élève, il est promu dès
sa quatorzième année à un poste d'officier dans l'armée sous le
commandement d'un certain Yuwen Tai. Sa compétence et sa prestance
lui valent de grimper rapidement les échelons hiérarchiques,
accumulant les titres et les distinctions jusqu'à être nommé duc à
l'âge de 16 ans. Un titre qui lui permet d'épouser la princesse
impériale Dugu Qieluo, ce qui fait de lui le gendre de l'empereur
Ming de la dynastie des Zhou du Nord (557-581). Lorsque le frère de
l'empereur Ming succède à celui-ci, Yang Jian est promu ministre de
l'Intérieur à la cour. Haut fonctionnaire, il s'illustre par son
efficacité à une époque troublée où les complots et les
alliances se font et se défont à toute vitesse et où les ambitieux
passent vite de vie à trépas. Une bataille de succession fait rage
autour du trône du jeune empereur Wu, et lorsque c'est finalement un
certain Xuan qui l'emporte, Yang Jian saisit sa chance de passer à
l'action.
Le fait est que l'empereur Xuan, arrivé sur le trône à la surprise générale en 578, ne brille pas par ses compétences. Sa politique à la fois autoritaire et erratique lui vaut de nombreux ennemis et il soupçonne tout le monde de conspirer à sa perte. Yang Jian est l'un des suspects mais son influence, en tant que ministre de la Défense, est grande. À l'été de l'année 580, pour se débarrasser de cet encombrant prétendant, l'empereur ne trouve pas d'autre moyen que de lui confier une mission militaire de grande envergure : il s'agit d'aller combattre le royaume de Chen, qui correspond en gros à l'Anhui actuel.
Le fait est que l'empereur Xuan, arrivé sur le trône à la surprise générale en 578, ne brille pas par ses compétences. Sa politique à la fois autoritaire et erratique lui vaut de nombreux ennemis et il soupçonne tout le monde de conspirer à sa perte. Yang Jian est l'un des suspects mais son influence, en tant que ministre de la Défense, est grande. À l'été de l'année 580, pour se débarrasser de cet encombrant prétendant, l'empereur ne trouve pas d'autre moyen que de lui confier une mission militaire de grande envergure : il s'agit d'aller combattre le royaume de Chen, qui correspond en gros à l'Anhui actuel.
Avec sa méticulosité habituelle, Yang Jian
prépare son armée pendant des mois. Recrutement, entraînement,
modernisation des équipements, Yang Jian semble décidé à remplir
sa mission, mais au lieu de lancer l'attaque, il temporise et invoque
toutes sortes de prétextes pour rester à la cour et couver des yeux
le trône de l'empereur Xuan dont la santé, aussi bien physique que
mentale, lui semble fragile. Lorsque ce dernier tombe brusquement
malade, les soutiens de Yang Jian l'appellent à la cour pour qu'il
s'y impose en tant que régent.
À quarante ans à peine, le voici installé sur
le trône impérial, et la plupart des ministres sont soulagés de
retrouver enfin un monarque compétent qui remet de l'ordre dans le
royaume. Il doit faire face à plusieurs tentatives d'assassinat de
la part des princes de la dynastie des Zhou, et c'est finalement lui,
duc de Sui, qui s'octroie le titre de prince de Sui. La bataille de
succession connaît encore quelques péripéties, mais il parvient à
écarter tous les membres de la famille Zhou pour prendre le titre
d'empereur de la nouvelle dynastie sous le nom de Sui.
Au début de son règne, l'empereur Wendi des Sui
s'attacha à renforcer l'indépendance de son royaume et à mettre
fin aux relations de vassalité qu'il entretenait avec les royaumes
voisins. Pour cela, il employa une stratégie classique d'alliances
changeantes, aidant tel ou tel seigneur local à prendre de
l'importance, avant d'en soutenir un autre, créant des divisions
parmi ses puissants ennemis qui finalement lui permirent de prendre
de l'ascendant sur eux.
En 582, trouvant sa capitale un peu étroite, il
décréta la construction d'un nouveau centre du pouvoir un peu plus
loin, une cité appelée Daxing qui allait finalement reprendre le
nom de l'ancienne capitale, Chang'an. D'autre part, conscient de la
situation logistique difficile de la région, il ordonna le
creusement d'un canal pour améliorer l'approvisionnement de la
capitale en eau et en marchandises, lequel fut exécuté en un temps
record. En 587, il poursuivit son œuvre canalisatrice en décrétant
la construction d'une voie navigable entre le Yangtsé et la rivière
Huaihe.
Au final, s'il faut retenir une chose du règne de cet « empereur exemplaire », qui est resté fidèle à son épouse, qui n'a eu que deux concubines, qui a ordonné des grands projets, promu le bouddhisme dans un empire agrandi et unifié, c'est sans doute la prudence de sa gestion. Oui, il a lancé des guerres et des dépenses importantes, mais il a su en sortir par des traités de paix négociés et des actions diplomatiques. Fait incroyable à l'époque, il se targuait, à la fin de sa vie, que les greniers de l'empire contenaient « pour 50 ans de réserves ».
Au final, s'il faut retenir une chose du règne de cet « empereur exemplaire », qui est resté fidèle à son épouse, qui n'a eu que deux concubines, qui a ordonné des grands projets, promu le bouddhisme dans un empire agrandi et unifié, c'est sans doute la prudence de sa gestion. Oui, il a lancé des guerres et des dépenses importantes, mais il a su en sortir par des traités de paix négociés et des actions diplomatiques. Fait incroyable à l'époque, il se targuait, à la fin de sa vie, que les greniers de l'empire contenaient « pour 50 ans de réserves ».
lundi 29 mai 2017
Zongzi 粽子
Le zongzi 粽子 est un aliment ou snack traditionnel chinois à base de riz gluant farci de différentes garnitures et enveloppés dans des feuilles de bambou ou de roseau à la façon des papillotes. Ils sont
connus sous le nom de chimaki en japonais. En occident, ils sont connus en tant que tamales
chinois. Aux Philippines, le zongzi est plus connu sous le nom de Masan. Laotiens,
Thaïlandais, et Cambodgiens ont également des plats traditionnels similaires
influencés par le zongzi.
Présentation
Le zongzi est
traditionnellement consommé pendant le Festival des bateaux-dragons 端午節
(duān
wǔ jíe) qui tombe le cinquième jour du cinquième mois du calendrier
chinois (environ début à mi-Juin), commémorant la mort de Qu Yuan 屈原,
un célèbre poète chinois du royaume de Chu qui a vécu au cours de la période
des Royaumes combattants. Connu pour son patriotisme, Qu Yuan a
tenté en vain d'avertir son roi et ses compatriotes contre l'expansionnisme des
Qin. Lorsque le général Bai Qi des Qing prit Yingdu, capitale du royaume Chu,
en 278 avant J.C., le chagrin de Qu Yuan était
si intense qu'il se suicida dans la rivière Miluo après avoir écrit le poème
Lamentation pour Ying哀郢. Selon la légende,
des paquets de riz ont été jetés dans la rivière pour empêcher les poissons de
manger le corps du poète. Une autre légende explique que les zongzi ont
été jetés pour apaiser un dragon qui vivait dans la rivière.
La forme des zongzi est tétraédrique dans le sud de la Chine à cylindrique dans le nord.
La forme des zongzi est tétraédrique dans le sud de la Chine à cylindrique dans le nord.
Envelopper un zongzi est
un savoir-faire qui se transmet dans les familles. Lors de la fabrication, tous
les membres de la famille donnent un coup de main.
Bien que traditionnellement, le zongzi soit
enveloppé dans des feuilles de bambou, des feuilles de lotus, de maïs, de
banane, de canna, ou des feuilles de pandanus sont parfois utilisées comme
substituts dans d'autres pays. Chaque type de feuille imprime sa propre odeur
et donne une saveur unique au riz.
Les garnitures utilisées pour zongzi varient dans chaque région, mais on utilise uniquement du riz gluant. Selon la région, le riz peut être légèrement sauté ou trempé dans l'eau avant utilisation.
Pour la garniture, on peut utiliser des haricots mungo, de la pâte de haricots rouges, du jujube, du porc (salé, en saucisse, …), des champignons noirs chinois, des œufs de canard salés, des châtaignes, des arachides, des haricots verts, des crevettes séchées, des coquilles Saint-Jacques, du poulet, du taro, des lamelles de navet séché, de l'échalote, etc.
Les garnitures utilisées pour zongzi varient dans chaque région, mais on utilise uniquement du riz gluant. Selon la région, le riz peut être légèrement sauté ou trempé dans l'eau avant utilisation.
Pour la garniture, on peut utiliser des haricots mungo, de la pâte de haricots rouges, du jujube, du porc (salé, en saucisse, …), des champignons noirs chinois, des œufs de canard salés, des châtaignes, des arachides, des haricots verts, des crevettes séchées, des coquilles Saint-Jacques, du poulet, du taro, des lamelles de navet séché, de l'échalote, etc.
Le zongzi doit
être cuit à la vapeur ou bouilli pendant plusieurs heures. Une fois cuit, il
peut facilement être congelé pour une consommation ultérieure.
Variations
- Jia Zong 假粽
: à la place du riz gluant,
on utilise des billes de mochi. Ils sont généralement plus petits que la
plupart des zongzi et
bien collant.
- Shuijing Zong 水晶粽
ou "Zongzi cristallins"
sont des zongzi non
fourrés faits avec un riz gluant spécial
qui, cuit longtemps, donne une pâte un peu translucide dans laquelle les grains
de riz ont « fondu ». Ils sont consommés froids ou légèrement glacés, trempés
dans du sucre en poudre, du sirop ou du miel.
- Jianshui Zong 碱水粽
ou "Zongzi alcalins"
sont généralement consommé en dessert. Le riz gluant est
traitée avec du carbonate de sodium aqueux qui leur donne une couleur jaune.
Ils ne contiennent généralement pas de garniture ou sont remplis d'un mélange
doux (par exemple, pâte de haricots sucrés) et sont souvent consommés avec du
sucre ou du sirop.
- Nyonya Zong ou Nianre
Zong (娘惹粽)
: spécialité de la cuisine Peranakanne. Ils sont semblables aux zongzi du
sud de la Chine mis à part que l'emballage utilisé est constitué de feuilles de
pandanus.
Récemment, des variétés contenant des
farces à base d'ingrédients onéreux du fait de leur rareté ou de leur vertus
médicamenteuses ont fait leur apparition ; ils sont offerts en cadeau.
Fête des bateaux-dragons (Duanwu 端午节)
La fête des bateaux-dragons ou
de Duanwu 端午节
est une fête traditionnelle chinoise célébrée le 5 du 5ème mois lunaire (fin
mai ou début juin), d'où son autre appellation "fête
du Double cinq".
Elle marque le début des saisons
chaudes. Selon les croyances, le Yang qui est l'énergie de la lumière et de la
chaleur, atteint son apogée lorsque le soleil arrive à son zénith ce jour-là.
C'est aussi le moment pour des générations d'enfants chinois de s'exercer à un
jeu populaire, celui de faire tenir un œuf debout sur sa pointe. Des vertus
magiques sont même attribuées à l'eau puisée à ce moment précis. La
course de bateaux
Dragon est l'évènement le plus marquant lors
de cette fête des bateaux-dragons.
Le festival des
bateaux dragons a été inscrit à l'UNESCO en
2009, en tant que patrimoine culturel immatériel de
l'humanité.
La fête des bateaux-dragons ou
de Duanwu 端午节
est une fête traditionnelle chinoise célébrée le 5 du 5ème mois lunaire (fin
mai ou début juin), d'où son autre appellation "fête
du Double cinq".
Elle marque le début des saisons
chaudes. Selon les croyances, le Yang qui est l'énergie de la lumière et de la
chaleur, atteint son apogée lorsque le soleil arrive à son zénith ce jour-là.
C'est aussi le moment pour des générations d'enfants chinois de s'exercer à un
jeu populaire, celui de faire tenir un œuf debout sur sa pointe. Des vertus
magiques sont même attribuées à l'eau puisée à ce moment précis. La
course de bateaux
Dragon est l'évènement le plus marquant lors
de cette fête des bateaux-dragons.
Le festival des
bateaux dragons a été inscrit à l'UNESCO en
2009, en tant que patrimoine culturel immatériel de
l'humanité.
Depuis, une course annuelle de bateaux-dragons est
organisée dans toutes les provinces chinoises. Elle est appelée la Coupe Qu
Yang et figure depuis 1980 parmi les disciplines sportives pratiquées lors des
épreuves nationales chinoises. Les bateaux dragons ont une forme mince et
longiligne. Leurs proues sont décorées de têtes de dragons, d'où l'appellation
bateaux dragons. Ces embarcations ressemblent alors à ces grands serpents
mythiques qui sont décorés et peints de plusieurs couleurs. Au signal du
départ, des équipes de rameurs manœuvrent vaillamment afin d'atteindre le plus
rapidement possible l'arrivée. Des roulements de tambours accompagnent les
concurrents durant toute l'épreuve. Alliant les usages et coutumes anciens avec
la modernité, cette compétition s'est répandue dans toutes les provinces de la
Chine, Taïwan et Hong Kong comprises. Mais elle est devenue aussi célèbre dans
d'autres pays d'Asie tels le Japon, le Vietnam et même en Grande Bretagne.
De même que la course de bateaux,
d'autres traditions se sont instaurées dans la culture chinoise pendant le festival des bateaux-dragons.
Cela consiste à :
- Manger des gâteaux de riz ou
de millet de forme triangulaire, enroulés dans des feuilles de roseau.
Plusieurs variétés de ces aliments sont disponibles actuellement, comme des
gâteaux de jujubes, de purée de haricots rouges, de jaune d'œuf, de jambon ou
farcies de porc. L'habitude de consommer ces gâteaux s'est aussi introduite
dans les cultures d'autres pays d'Asie comme la Corée ou le Japon.
- Boire du vin soufré, mais cette
pratique est de moins en moins suivie. Si au début le fait de boire ce vin
devait aider à soigner des maladies infectieuses, sa consommation entraînait
elle-même des infections.
- Faire porter par des enfants des petits
sachets confectionnés en tissu et remplis de plantes médicinales et
aromatiques. Ces sachets sont censés éloigner les démons et soigner de la
maladie. Cette pratique apporte aussi richesse et bonheur à celui qui porte le
sachet à son cou. Ces petits sacs sont l'œuvre d'artisans et sont fabriqués
avec soit de la soie, du sation ou du coton de différentes couleurs. Des
broderies représentant des fleurs, des fruits ou des animaux ornent les
sachets.
- Décorer les portes d'entrée avec
l'image de Zhong Kui, un dieu protecteur contre les démons, et des herbes
(calame et moxa) qui sont censées protéger. Zhong Kui est représenté par
l'image d'un homme au visage féroce muni d'une épée aux pouvoirs magiques.
A Taïwan, depuis l'indépendance du
pays, le Dragon Boat Festival est
toujours fêté. C'est un hommage à la mémoire de Qu Yuan qui
est l'un des plus grands poètes chinois. Qu Yuan est
aussi estimé comme un grand patriote. Au début, les Taïwanais ont
perpétré la tradition de jeter des zongzi dans
l'eau. Même si cette coutume a disparu, ils continuent d'en consommer durant le festival.
La principale course de bateaux-dragons est
la Taipei International Dragon Boat Tournament où participent des équipages
taïwanais et étrangers.
Le jour du festival des bateaux-dragons est
férié à Macao.
dimanche 28 mai 2017
Qu Yuan 屈原
Qu Yuan 屈原 (340 - 277 av. J.C.), un haut fonctionnaire et un illustre lettré,
l'auteur du Li Sao ,
le plus célèbre poème des « chants de Shu », fort bien considéré par son roi,
était au sommet de sa carrière. Mais cette estime attirait des jalousies de la
part de ses pairs, qui ne cessaient de le critiquer devant le souverain. Il
avait été ainsi progressivement éloigné du pouvoir et puis définitivement
chassé de la cour. Finalement, le chagrin finit par l'emporter, et il mit fin à
sa vie en se jetant dans la rivière Mi Lo près du lac Dongting,
avec un rocher scellé sur son corps, 277 av. J.-C., le cinquième jour de la
cinquième lune.
La triste nouvelle s'étant rapidement
répandue dans le pays, la population se mobilisa pour aller repêcher le corps
du défunt. Mais les barques remontaient et descendaient le fleuve, sans succès.
Un pêcheur jeta alors dans l'eau des œufs, du riz et d'autres aliments pour
nourrir les poissons afin qu'ils ne s'acharnent pas sur Qu Yuan. Un
vieux guérisseur vida même toute une jarre de vin jaune dans le fleuve pour
enivrer le dragon du fleuve, protégeant ainsi
Qu Yuan de
ses agressions.
Depuis cette période, pour que les
jeunes générations se souviennent du décès de l'homme d'Etat et du poète très
apprécié, lors de la fête du double cinq, on organise des courses de « bateaux-dragons » 龙舟 pour commémorer la recherche de son
corps, et on jette dans la rivière des « zongzi » 粽子, gâteaux de riz glutineux (du riz enveloppé dans une feuille
de bambou), que l'on mange spécialement à cette occasion, la consommation du
vin jaune fait également parti des rituels célébrés par tous.
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