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mardi 30 janvier 2018

10 produits antivieillissement naturels de la médecine traditionnelle chinoise


La peur de vieillir est une appréhension qui touche l'ensemble de la population humaine. Cette sensation de perdre en vigueur et les avantages de la jeunesse occupe tant l'esprit des femmes que des hommes. L'apparition de chaque ride sur le contour des yeux ou sur le front est un événement relativement inquiétant. Pourtant, la réalité est que cette préoccupation permanente n'a d'effet que renforcer le processus inéluctable du vieillissement.

La suggestion la plus prometteuse qui pourrait être faite pour pallier ces déconvenues réside dans la considération des apports de la médecine traditionnelle chinoise.  

Voici une liste de dix produits naturels qui agissent contre le vieillissement : 


N°1 – 何首乌 Héshǒuwū, Fallopia multiflora

Un ancien texte chinois mentionne que le recours fréquent au Héshǒuwū permet de renforcer les muscles, les os et la moelle osseuse, tout en prolongeant la vie. La plante présente des attributs notoires pour la croissance des cellules nerveuses et pallier les conséquences de la neurasthénie et des maladies neurologiques. De même, elle agit sur le cholestérol, sur le diabète et est assimilée à un antioxydant.



N°2 - 黄芪 Huángqí ou Astragale

Selon la médecine chinoise, la rate et l'estomac constituent les parties du corps les plus importantes pour s'assurer une bonne santé. Le Huángqí joue un rôle majeur sur ces organes. Il peut notamment interférer sur le fonctionnement des artères coronaires selon les études modernes, sur le flux sanguin en direction du cœur, ainsi que sur le système immunitaire et dans le ralentissement du vieillissement.


N°3 - 人参 Rénshēn ou Ginseng

Le Ginseng constitue l'une des médecines chinoises les plus connues internationalement. La plante permet en outre de renforcer l'action des organes internes, de réguler les nerfs, de favoriser la vue et l'aptitude mentale. Un emploi régulier et prolongé va rallonger la vie et faire indéniablement mincir. Dans notre société moderne, il a été démontré que le ginseng possède des bienfaits réels grâce à des caractéristiques antioxydantes, antivieillissement, et contre la fatigue. Il joue également une fonction primordiale dans la protection du foie et du système cardiovasculaire.


N°4 - 三七 Sānqī ou Racine de pseudo-ginseng

Le ginseng reste le produit le plus indiqué pour le traitement du Qi d'un malade, tandis que le pseudo-ginseng possède une vertu incontestable dans la tonification du sang. Si les deux plantes présentent le même goût, leurs effets ne sont donc pas les mêmes. L'importance de la teneur en saponine dans le Sānqī lui vaut un avantage sur le ginseng pour la lutte contre les inconvénients cardiovasculaires.


N°5 - 刺五加 Cì wǔ jiā ou Eleuthérocoques

Une utilisation prolongée du produit agirait de manière bénéfique sur le poids et défendrait l'individu contre le vieillissement. Un vieux dicton chinois dit d'ailleurs « Mieux vaut une poignée de Cì wǔ jiā qu'une charretée d'or et de jade. » Les études modernes ont permis de valider partiellement les bienfaits de la plante. Elle soutient notamment contre la fatigue, le vieillissement et apporte du tonus. En outre, le produit rééquilibre les systèmes nerveux, endocrinien et cardiovasculaire.


N°6 - 灵芝 Língzhī ou Ganoderma Lucidum

Le produit alimente le Qi du foie et régit le système nerveux. La médecine chinoise assimile le Língzhī à un réducteur de masse corporel qui permet de prolonger la vie, en opérant une action ciblée sur les systèmes du corps les plus touchés par le vieillissement.


N°7 - 枸杞子 Gǒuqǐ zi ou Wolfberry

Il s'agit d'une plante qui possède des vertus bénéfiques pour les muscles et les os. Elle est également efficace dans les régimes pour perdre du poids et rallonger la vie. Plus encore, ce produit présente des caractéristiques comparables au ginseng. Elle est donc relativement efficace quand il est question de pallier les problèmes de tonus, d'artériosclérose et de sénilité.


N°8 – 红景天 Hóng jǐng tiān ou Rhodiola rosea

Tout comme le précédent produit, la rhodiola ne présenta pas de trace dans la médecine chinoise ancestrale. La plante est effectivement assimilée à un remède antivieillissement récent. L'on a constaté que cette médecine permettait une avancée remarquable en termes d'accroissement de vitalité, de réduction des effets de chaleur, de détoxification corporelle et de tranquillisation.  


N°9 – 绞股蓝 Jiǎogǔlán ou Gynostemma pentaphyllum

Dans l'histoire, il n'existe aucune preuve tangible de l'efficacité de cette plante. Toutefois, certaines recherches ont pu démontrer qu'elle jouerait un rôle sur le ralentissement du vieillissement, la lutte contre le cancer, l'adaptation des facteurs endocriniens, l'apaisement des douleurs et stimulerait l'énergie.


N°10 – 蜂王浆 Fēngwángjiāng ou la gelée royale

Parmi ses nombreuses vertus, la gelée royale constitue un produit apprécié des connaisseurs en raison de son apport nutritif important qui contribue à simplifier la synthèse protéique ainsi que la croissance cellulaire, à favoriser le fonctionnement du métabolisme corporel et améliorer la régénération tissulaire. D'autre part, compte tenu de sa teneur riche en vitamines C et E, la gelée royale représente un remède efficace contre le vieillissement.







dimanche 14 janvier 2018

Trois dieux du Bonheur


Les Trois Étoiles 三星 (sān xīng), ou trois dieux du Bonheur se nomment : Étoile du Bonheur, Fuxing 福星 ; Étoile des Dignités ou de la prospérité, luxing禄星, et Étoile de la Longévité, Shouxing寿星.
Il est généralement admis que l'Étoile du Bonheur est Yang Cheng, un fonctionnaire du VIe siècle de notre ère : il était mandarin à Daozhou, pays où les hommes étaient de très petite taille, et l'empereur de ce temps, qui aimait à s'entourer de nains comme bouffons et comédiens, faisait venir chaque année un si grand nombre de gens de Daozhou que toutes les familles étaient dans la désolation ; Yang Cheng écrivit une requête à l'empereur à ce sujet, et celui-ci, touché, laissa les habitants de Daozhou en paix.
Mais à d'autres aussi est attribuée cette fonction, en particulier à Guo Ziyi, le général qui sauva la dynastie des Tang après la révolte de An Lushan, au milieu du VIIIe siècle. On raconte qu'un soir, le 7 du septième mois, comme il allait se coucher, il vit soudain dans une lumière une femme assise sur un lit ; il la salua en disant :
— C'est aujourd'hui le 7 du septième mois, vous êtes sûrement la Tisseuse Céleste. Je vous prie de m'accorder bonheur et richesse.
Elle lui répondit alors qu'il était le Dieu du Bonheur. C'est là une scène souvent représentée dans l'imagerie populaire. Très souvent, le Dieu du Bonheur est confondu avec l'Agent du Ciel, et il est figuré comme celui-ci, debout en costume de mandarin civil, tenant en main une devise promettant le bonheur, par exemple :
« L'Agent du Ciel apporte en don le Bonheur. »
Quand il est accompagné d'un enfant, on dit que c'est Guo Ziyi conduisant son fils à la Cour. Souvent il est entouré de symboles du bonheur : des chauves-souris voltigent autour de lui (chauvesouris se dit fu, qui se prononce exactement comme le mot bonheur, fu).
L'Étoile des Dignités, Luxing, qu'on appelle souvent simplement l'Étoile des Fonctionnaires, Guanxing, est un personnage appelé Shi Fen, originaire de Henei, qui s'attacha tout jeune à la fortune du fondateur de la dynastie Han, comme il passait dans sa ville natale après l'avoir conquise (205), et mourut plus que centenaire en 124, comblé d'honneurs et de richesses ; lui-même et ses quatre enfants jouissaient chacun d'un traitement de deux mille shi de grains (sous les Han on payait les traitements des fonctionnaires moitié en grains, moitié en monnaie, et on évaluait la totalité en mesures d'environ 3 pieds cubes appelées shi, valant à peu près 25 litres), de sorte qu'on l'appelait Monsieur Dix mille shi, Wanshijun. Suivant d'autres, ce serait l'étoile Kui. D'autres encore admettent que c'est la constellation Wenchang, et que c'est le Grand Empereur de la Littérature qui est désigné sous ce nom ; il a, en effet, reçu autrefois le titre de Chargé des Dignités et des Émoluments des Vivants et des Morts.
Le Dieu de la Longévité, Shoushen, est appelé aussi le Vieillard du Pôle Austral : c'est le dieu de la belle étoile Canope du Navire Argo. C'est lui qui décide de la date de la mort de chaque homme. Quand le physiognomoniste Guan eut constaté que Zhao Yan ne passerait pas vingt ans, il lui conseilla d'aller, un jour qu'il fixa, dans la partie Sud d'un certain champ, au pied d'un grand mûrier, en emportant avec lui une jarre de vin et de la viande de cerf séchée : il trouverait là deux hommes jouant aux dames, à qui il offrirait du vin et de la viande, et, quand ils lui parleraient, il se contenterait de saluer sans rien dire. L'enfant fit comme il lui était dit, et les deux joueurs burent son vin. La partie achevée, l'un d'eux dit à l'autre :
— Nous avons bu son vin, ne lui en saurons-nous pas gré ?

— Le document officiel concernant la vie de cet enfant est achevé. Que faire ?

Répondit l'autre. Le premier prit le document, et, après l'avoir examiné, intervertit l'ordre des mots dix et neuf, en sorte que, de dix-neuf ans de vie qui y étaient inscrits, il fit quatre-vingt-onze ans. Puis ils disparurent tous les deux. Quand il fut revenu, Guan Lu expliqua que l'un était le Dieu du Pôle Nord qui fixe les naissances, et l'autre le Dieu du Pôle Sud qui fixe les décès. Le Dieu de la Longévité a un énorme crâne chauve qui s'élève avec des bosses proéminentes très haut au-dessus de la figure ; il est généralement debout, appuyé d'une main sur le bâton noueux des Immortels, et tenant de l'autre une pêche, fruit qui donne l'immortalité ; on met souvent à ses pieds un champignon et une tortue, symboles de longue vie.
On représente souvent ensemble les trois dieux du Bonheur : le Dieu du Bonheur, au milieu, ayant celui de la Longévité à sa gauche et celui des Émoluments à sa droite ; quelquefois on les figure symboliquement : un pin (longévité) sous lequel se trouvent un cerf (émoluments) et une chauvesouris (bonheur) ; parfois on ajoute un champignon et une grue, autres symboles de longévité. D'autre part, dans les familles qui n'appartiennent pas à la classe des Lettrés, on remplace fréquemment le Dieu des Émoluments par l'Immortel qui donne des Enfants, qu'on place à droite du Dieu du Bonheur, faisant pendant au Dieu de la Longévité placé à gauche. Il y a aussi des images taoïques des Six Dieux du Bonheur qui sont les six étoiles du Boisseau Méridional (Sagittaire), c'est à dire les trois précédents et trois autres moins connus, sous la présidence de l'Étoile de la Longévité : on les colle quelquefois en pendants à des images des Sept Dieux du Boisseau Septentrional (Grande Ourse) ; il y a enfin des images bouddhiques de Sept Dieux du Bonheur ; mais ce dernier groupe est plus populaire au Japon qu'en Chine.
On peut retrouver ces trois divinités sous les noms de :
- Les Trois dieux du Bonheur
- Les Trois étoiles
- Les Trois Vénérables aînés
- Les Trois Ministres âgés
- Les Trois Immortels du bonheur, des émoluments et de la longévité 福禄寿三仙 (fun lu sou San xiang)
- Trois Félicités se rencontrent ou "se saluent" 三星供照 (San Xing gong Zhao)




dimanche 7 janvier 2018

L’Empereur Qianlong des Qing (empereur de 1735 à 1796)


C'est l'un des empereurs favoris des historiens chinois, car la Chine moderne lui doit beaucoup, que ce soit sur un plan territorial, culturel ou politique.
Premièrement, parce qu'il a beaucoup contribué à agrandir le territoire de la dynastie, particulièrement pendant la première partie de son règne. À peine désigné empereur à 24 ans, suite au décès prématuré de son père l'empereur Yongzheng, il s'est lancé dans une politique de conquêtes dans l'ouest de la Chine. Après avoir vaincu le khanat des Djungars, il en a intégré le territoire à la dynastie en une province qui s'appellera désormais le Xinjiang. Au Tibet, il intervient pour défendre la province contre les incessantes incursions des Gurkhas depuis le Népal voisin, installant à Lhassa un « conseiller » représentant des Qing attaché au Dalaï Lama. C'est sous le règne de Qianlong que la Chine atteint son extension territoriale maximale. C'est aussi une époque où elle s'enrichit d'un grand nombre de nouvelles ethnies.
Gérer un empire multiethnique n'a rien de facile, car il faut sans cesse ménager les susceptibilités régionales, reconnaître les particularités culturelles et accommoder les rivalités locales. L'empereur Qianlong est idéalement équipé pour le comprendre, lui qui est d'origine mandchoue et a grandi entouré de précepteurs qui lui ont enseigné aussi le mandarin et le mongol. Adulte, il s’initie au tibétain et étudie longuement les textes bouddhistes et la culture des montagnards mystiques de l'Ouest. Pour exprimer l'attachement de la cour impériale aux nouvelles régions, il fait construire dans le Palais d'été de Chengde une réplique du palais tibétain du Potala. Au Xinjiang, il fait élever un minaret baptisé en l'honneur d'Emin Khoja, le chef ouïgour qui préta allégeance à l'empereur Qing.
Mais c'est dans le domaine des arts et des lettres qu'il s'est distingué tout particulièrement. Avide de rassembler dans les collections impériales les meilleures pièces de tous les styles de peinture et de calligraphie, il met en place une administration des trésors impériaux, qui se voit progressivement dotée de pouvoirs de plus en plus exorbitants. Non contents de tenir l'empereur au courant des chefs-d'œuvre mis en vente à tel ou tel endroit, ses émissaires finissent par se livrer à une véritable inquisition artistique, perquisitionnant les plus belles collections privées et faisant pression sur les propriétaires de tableaux de maîtres pour que ceux-ci en « fassent cadeau » à l'empereur en signe d'allégeance et de respect. Les préférences artistiques de l'empereur conduisent aussi à la destruction d'un grand nombre d'œuvres considérées comme mineures ou peu compatibles avec sa vision de l'art. Qianlong développe un lien fusionnel avec ses collections, à tel point qu'il n'hésite pas à annoter, à la mode des Song, les plus précieux tableaux de remarques poétiques ou personnelles, ou même à faire transporter certains paysages typiques sur le lieu de leur création pour se délecter sur place de la perfection du rendu de telle montagne ou de telle rivière.
À l'instar de nombreux autres empereurs, Qianlong est un poète prolifique, mais peu d'autres peuvent se targuer d'une production aussi volumineuse que la sienne : on lui attribue quelque 40 000 poèmes en vers et près de 1 300 textes en prose. Il est vrai que le sixième empereur de la dynastie Qing a bénéficié d'une longévité presque incroyable pour l'époque, puisqu'il vécut 87 ans accompagné d'une santé de fer. En 1796, conformément à une promesse faite à son grand-père Kangxi, il abdiqua pour ne pas excéder en durée le règne de celui-ci qui s'étala sur soixante et un ans. Bien qu'ayant renoncé au trône, il restera jusqu'à sa mort en 1799 le patriarche et le dirigeant moral de la dynastie. Ainsi que résume Zhao Yi, historien officiel de l'Académie impériale de Hanlin, « c'est à Qianlong que l'on doit la paix et la prospérité du dix-huitième siècle ».