Rechercher pour :

mardi 30 janvier 2018

10 produits antivieillissement naturels de la médecine traditionnelle chinoise


La peur de vieillir est une appréhension qui touche l'ensemble de la population humaine. Cette sensation de perdre en vigueur et les avantages de la jeunesse occupe tant l'esprit des femmes que des hommes. L'apparition de chaque ride sur le contour des yeux ou sur le front est un événement relativement inquiétant. Pourtant, la réalité est que cette préoccupation permanente n'a d'effet que renforcer le processus inéluctable du vieillissement.

La suggestion la plus prometteuse qui pourrait être faite pour pallier ces déconvenues réside dans la considération des apports de la médecine traditionnelle chinoise.  

Voici une liste de dix produits naturels qui agissent contre le vieillissement : 


N°1 – 何首乌 Héshǒuwū, Fallopia multiflora

Un ancien texte chinois mentionne que le recours fréquent au Héshǒuwū permet de renforcer les muscles, les os et la moelle osseuse, tout en prolongeant la vie. La plante présente des attributs notoires pour la croissance des cellules nerveuses et pallier les conséquences de la neurasthénie et des maladies neurologiques. De même, elle agit sur le cholestérol, sur le diabète et est assimilée à un antioxydant.



N°2 - 黄芪 Huángqí ou Astragale

Selon la médecine chinoise, la rate et l'estomac constituent les parties du corps les plus importantes pour s'assurer une bonne santé. Le Huángqí joue un rôle majeur sur ces organes. Il peut notamment interférer sur le fonctionnement des artères coronaires selon les études modernes, sur le flux sanguin en direction du cœur, ainsi que sur le système immunitaire et dans le ralentissement du vieillissement.


N°3 - 人参 Rénshēn ou Ginseng

Le Ginseng constitue l'une des médecines chinoises les plus connues internationalement. La plante permet en outre de renforcer l'action des organes internes, de réguler les nerfs, de favoriser la vue et l'aptitude mentale. Un emploi régulier et prolongé va rallonger la vie et faire indéniablement mincir. Dans notre société moderne, il a été démontré que le ginseng possède des bienfaits réels grâce à des caractéristiques antioxydantes, antivieillissement, et contre la fatigue. Il joue également une fonction primordiale dans la protection du foie et du système cardiovasculaire.


N°4 - 三七 Sānqī ou Racine de pseudo-ginseng

Le ginseng reste le produit le plus indiqué pour le traitement du Qi d'un malade, tandis que le pseudo-ginseng possède une vertu incontestable dans la tonification du sang. Si les deux plantes présentent le même goût, leurs effets ne sont donc pas les mêmes. L'importance de la teneur en saponine dans le Sānqī lui vaut un avantage sur le ginseng pour la lutte contre les inconvénients cardiovasculaires.


N°5 - 刺五加 Cì wǔ jiā ou Eleuthérocoques

Une utilisation prolongée du produit agirait de manière bénéfique sur le poids et défendrait l'individu contre le vieillissement. Un vieux dicton chinois dit d'ailleurs « Mieux vaut une poignée de Cì wǔ jiā qu'une charretée d'or et de jade. » Les études modernes ont permis de valider partiellement les bienfaits de la plante. Elle soutient notamment contre la fatigue, le vieillissement et apporte du tonus. En outre, le produit rééquilibre les systèmes nerveux, endocrinien et cardiovasculaire.


N°6 - 灵芝 Língzhī ou Ganoderma Lucidum

Le produit alimente le Qi du foie et régit le système nerveux. La médecine chinoise assimile le Língzhī à un réducteur de masse corporel qui permet de prolonger la vie, en opérant une action ciblée sur les systèmes du corps les plus touchés par le vieillissement.


N°7 - 枸杞子 Gǒuqǐ zi ou Wolfberry

Il s'agit d'une plante qui possède des vertus bénéfiques pour les muscles et les os. Elle est également efficace dans les régimes pour perdre du poids et rallonger la vie. Plus encore, ce produit présente des caractéristiques comparables au ginseng. Elle est donc relativement efficace quand il est question de pallier les problèmes de tonus, d'artériosclérose et de sénilité.


N°8 – 红景天 Hóng jǐng tiān ou Rhodiola rosea

Tout comme le précédent produit, la rhodiola ne présenta pas de trace dans la médecine chinoise ancestrale. La plante est effectivement assimilée à un remède antivieillissement récent. L'on a constaté que cette médecine permettait une avancée remarquable en termes d'accroissement de vitalité, de réduction des effets de chaleur, de détoxification corporelle et de tranquillisation.  


N°9 – 绞股蓝 Jiǎogǔlán ou Gynostemma pentaphyllum

Dans l'histoire, il n'existe aucune preuve tangible de l'efficacité de cette plante. Toutefois, certaines recherches ont pu démontrer qu'elle jouerait un rôle sur le ralentissement du vieillissement, la lutte contre le cancer, l'adaptation des facteurs endocriniens, l'apaisement des douleurs et stimulerait l'énergie.


N°10 – 蜂王浆 Fēngwángjiāng ou la gelée royale

Parmi ses nombreuses vertus, la gelée royale constitue un produit apprécié des connaisseurs en raison de son apport nutritif important qui contribue à simplifier la synthèse protéique ainsi que la croissance cellulaire, à favoriser le fonctionnement du métabolisme corporel et améliorer la régénération tissulaire. D'autre part, compte tenu de sa teneur riche en vitamines C et E, la gelée royale représente un remède efficace contre le vieillissement.







dimanche 14 janvier 2018

Trois dieux du Bonheur


Les Trois Étoiles 三星 (sān xīng), ou trois dieux du Bonheur se nomment : Étoile du Bonheur, Fuxing 福星 ; Étoile des Dignités ou de la prospérité, luxing禄星, et Étoile de la Longévité, Shouxing寿星.
Il est généralement admis que l'Étoile du Bonheur est Yang Cheng, un fonctionnaire du VIe siècle de notre ère : il était mandarin à Daozhou, pays où les hommes étaient de très petite taille, et l'empereur de ce temps, qui aimait à s'entourer de nains comme bouffons et comédiens, faisait venir chaque année un si grand nombre de gens de Daozhou que toutes les familles étaient dans la désolation ; Yang Cheng écrivit une requête à l'empereur à ce sujet, et celui-ci, touché, laissa les habitants de Daozhou en paix.
Mais à d'autres aussi est attribuée cette fonction, en particulier à Guo Ziyi, le général qui sauva la dynastie des Tang après la révolte de An Lushan, au milieu du VIIIe siècle. On raconte qu'un soir, le 7 du septième mois, comme il allait se coucher, il vit soudain dans une lumière une femme assise sur un lit ; il la salua en disant :
— C'est aujourd'hui le 7 du septième mois, vous êtes sûrement la Tisseuse Céleste. Je vous prie de m'accorder bonheur et richesse.
Elle lui répondit alors qu'il était le Dieu du Bonheur. C'est là une scène souvent représentée dans l'imagerie populaire. Très souvent, le Dieu du Bonheur est confondu avec l'Agent du Ciel, et il est figuré comme celui-ci, debout en costume de mandarin civil, tenant en main une devise promettant le bonheur, par exemple :
« L'Agent du Ciel apporte en don le Bonheur. »
Quand il est accompagné d'un enfant, on dit que c'est Guo Ziyi conduisant son fils à la Cour. Souvent il est entouré de symboles du bonheur : des chauves-souris voltigent autour de lui (chauvesouris se dit fu, qui se prononce exactement comme le mot bonheur, fu).
L'Étoile des Dignités, Luxing, qu'on appelle souvent simplement l'Étoile des Fonctionnaires, Guanxing, est un personnage appelé Shi Fen, originaire de Henei, qui s'attacha tout jeune à la fortune du fondateur de la dynastie Han, comme il passait dans sa ville natale après l'avoir conquise (205), et mourut plus que centenaire en 124, comblé d'honneurs et de richesses ; lui-même et ses quatre enfants jouissaient chacun d'un traitement de deux mille shi de grains (sous les Han on payait les traitements des fonctionnaires moitié en grains, moitié en monnaie, et on évaluait la totalité en mesures d'environ 3 pieds cubes appelées shi, valant à peu près 25 litres), de sorte qu'on l'appelait Monsieur Dix mille shi, Wanshijun. Suivant d'autres, ce serait l'étoile Kui. D'autres encore admettent que c'est la constellation Wenchang, et que c'est le Grand Empereur de la Littérature qui est désigné sous ce nom ; il a, en effet, reçu autrefois le titre de Chargé des Dignités et des Émoluments des Vivants et des Morts.
Le Dieu de la Longévité, Shoushen, est appelé aussi le Vieillard du Pôle Austral : c'est le dieu de la belle étoile Canope du Navire Argo. C'est lui qui décide de la date de la mort de chaque homme. Quand le physiognomoniste Guan eut constaté que Zhao Yan ne passerait pas vingt ans, il lui conseilla d'aller, un jour qu'il fixa, dans la partie Sud d'un certain champ, au pied d'un grand mûrier, en emportant avec lui une jarre de vin et de la viande de cerf séchée : il trouverait là deux hommes jouant aux dames, à qui il offrirait du vin et de la viande, et, quand ils lui parleraient, il se contenterait de saluer sans rien dire. L'enfant fit comme il lui était dit, et les deux joueurs burent son vin. La partie achevée, l'un d'eux dit à l'autre :
— Nous avons bu son vin, ne lui en saurons-nous pas gré ?

— Le document officiel concernant la vie de cet enfant est achevé. Que faire ?

Répondit l'autre. Le premier prit le document, et, après l'avoir examiné, intervertit l'ordre des mots dix et neuf, en sorte que, de dix-neuf ans de vie qui y étaient inscrits, il fit quatre-vingt-onze ans. Puis ils disparurent tous les deux. Quand il fut revenu, Guan Lu expliqua que l'un était le Dieu du Pôle Nord qui fixe les naissances, et l'autre le Dieu du Pôle Sud qui fixe les décès. Le Dieu de la Longévité a un énorme crâne chauve qui s'élève avec des bosses proéminentes très haut au-dessus de la figure ; il est généralement debout, appuyé d'une main sur le bâton noueux des Immortels, et tenant de l'autre une pêche, fruit qui donne l'immortalité ; on met souvent à ses pieds un champignon et une tortue, symboles de longue vie.
On représente souvent ensemble les trois dieux du Bonheur : le Dieu du Bonheur, au milieu, ayant celui de la Longévité à sa gauche et celui des Émoluments à sa droite ; quelquefois on les figure symboliquement : un pin (longévité) sous lequel se trouvent un cerf (émoluments) et une chauvesouris (bonheur) ; parfois on ajoute un champignon et une grue, autres symboles de longévité. D'autre part, dans les familles qui n'appartiennent pas à la classe des Lettrés, on remplace fréquemment le Dieu des Émoluments par l'Immortel qui donne des Enfants, qu'on place à droite du Dieu du Bonheur, faisant pendant au Dieu de la Longévité placé à gauche. Il y a aussi des images taoïques des Six Dieux du Bonheur qui sont les six étoiles du Boisseau Méridional (Sagittaire), c'est à dire les trois précédents et trois autres moins connus, sous la présidence de l'Étoile de la Longévité : on les colle quelquefois en pendants à des images des Sept Dieux du Boisseau Septentrional (Grande Ourse) ; il y a enfin des images bouddhiques de Sept Dieux du Bonheur ; mais ce dernier groupe est plus populaire au Japon qu'en Chine.
On peut retrouver ces trois divinités sous les noms de :
- Les Trois dieux du Bonheur
- Les Trois étoiles
- Les Trois Vénérables aînés
- Les Trois Ministres âgés
- Les Trois Immortels du bonheur, des émoluments et de la longévité 福禄寿三仙 (fun lu sou San xiang)
- Trois Félicités se rencontrent ou "se saluent" 三星供照 (San Xing gong Zhao)




dimanche 7 janvier 2018

L’Empereur Qianlong des Qing (empereur de 1735 à 1796)


C'est l'un des empereurs favoris des historiens chinois, car la Chine moderne lui doit beaucoup, que ce soit sur un plan territorial, culturel ou politique.
Premièrement, parce qu'il a beaucoup contribué à agrandir le territoire de la dynastie, particulièrement pendant la première partie de son règne. À peine désigné empereur à 24 ans, suite au décès prématuré de son père l'empereur Yongzheng, il s'est lancé dans une politique de conquêtes dans l'ouest de la Chine. Après avoir vaincu le khanat des Djungars, il en a intégré le territoire à la dynastie en une province qui s'appellera désormais le Xinjiang. Au Tibet, il intervient pour défendre la province contre les incessantes incursions des Gurkhas depuis le Népal voisin, installant à Lhassa un « conseiller » représentant des Qing attaché au Dalaï Lama. C'est sous le règne de Qianlong que la Chine atteint son extension territoriale maximale. C'est aussi une époque où elle s'enrichit d'un grand nombre de nouvelles ethnies.
Gérer un empire multiethnique n'a rien de facile, car il faut sans cesse ménager les susceptibilités régionales, reconnaître les particularités culturelles et accommoder les rivalités locales. L'empereur Qianlong est idéalement équipé pour le comprendre, lui qui est d'origine mandchoue et a grandi entouré de précepteurs qui lui ont enseigné aussi le mandarin et le mongol. Adulte, il s’initie au tibétain et étudie longuement les textes bouddhistes et la culture des montagnards mystiques de l'Ouest. Pour exprimer l'attachement de la cour impériale aux nouvelles régions, il fait construire dans le Palais d'été de Chengde une réplique du palais tibétain du Potala. Au Xinjiang, il fait élever un minaret baptisé en l'honneur d'Emin Khoja, le chef ouïgour qui préta allégeance à l'empereur Qing.
Mais c'est dans le domaine des arts et des lettres qu'il s'est distingué tout particulièrement. Avide de rassembler dans les collections impériales les meilleures pièces de tous les styles de peinture et de calligraphie, il met en place une administration des trésors impériaux, qui se voit progressivement dotée de pouvoirs de plus en plus exorbitants. Non contents de tenir l'empereur au courant des chefs-d'œuvre mis en vente à tel ou tel endroit, ses émissaires finissent par se livrer à une véritable inquisition artistique, perquisitionnant les plus belles collections privées et faisant pression sur les propriétaires de tableaux de maîtres pour que ceux-ci en « fassent cadeau » à l'empereur en signe d'allégeance et de respect. Les préférences artistiques de l'empereur conduisent aussi à la destruction d'un grand nombre d'œuvres considérées comme mineures ou peu compatibles avec sa vision de l'art. Qianlong développe un lien fusionnel avec ses collections, à tel point qu'il n'hésite pas à annoter, à la mode des Song, les plus précieux tableaux de remarques poétiques ou personnelles, ou même à faire transporter certains paysages typiques sur le lieu de leur création pour se délecter sur place de la perfection du rendu de telle montagne ou de telle rivière.
À l'instar de nombreux autres empereurs, Qianlong est un poète prolifique, mais peu d'autres peuvent se targuer d'une production aussi volumineuse que la sienne : on lui attribue quelque 40 000 poèmes en vers et près de 1 300 textes en prose. Il est vrai que le sixième empereur de la dynastie Qing a bénéficié d'une longévité presque incroyable pour l'époque, puisqu'il vécut 87 ans accompagné d'une santé de fer. En 1796, conformément à une promesse faite à son grand-père Kangxi, il abdiqua pour ne pas excéder en durée le règne de celui-ci qui s'étala sur soixante et un ans. Bien qu'ayant renoncé au trône, il restera jusqu'à sa mort en 1799 le patriarche et le dirigeant moral de la dynastie. Ainsi que résume Zhao Yi, historien officiel de l'Académie impériale de Hanlin, « c'est à Qianlong que l'on doit la paix et la prospérité du dix-huitième siècle ».



mercredi 27 décembre 2017

La mode du Hanfu séduit de plus en plus de chinois


Tombé en disgrâce depuis plus de quatre cents ans, le Hanfu, costume traditionnel des chinois Han, fait son grand retour.

Lorsque Luo Zhenchen a mis un Hanfu pour la première fois, avec ses longues manches et son col croisé, il en fut transformé, rapporte le South China Morning Post dans un récent article. "J'ai eu un sentiment très fort d'appartenance. J'aime la culture traditionnelle que le Hanfu incarne", témoigne cet étudiant en design à l'Université de Guangzhou.

En seconde année de licence, Luo s'habille désormais en Hanfu une fois par semaine. Il a également rejoint le Hanfu Club de l'université dont les membres célèbrent les festivités chinoises traditionnelles vêtus de Hanfu et donnent des conférences sur cet habit ancestral.
Aujourd'hui, un nombre croissant de chinois soutiennent le fait que le Hanfu, qui a caractérisé l'ethnie Han depuis plus de trois mille ans, mériterait une plus grande attention, que ce soit en Chine ou à l'étranger.

En effet, la tendance a gagné un nombre considérable d'adeptes en Chine continentale depuis ces 15 dernières années alors que le pays attache plus d'importance à la tradition et appelle le peuple à être fier de la culture chinoise.

C'est le cas pour Gao Zhiluo, photographe originaire de Luoyang (Henan) qui est passionnée de Hanfu qu'elle porte presque tous les jours depuis 2014. Attirée par le costume dès son enfance lorsqu'elle prenait des cours de pipa, un instrument à quatre cordes parfois appelé luth chinois. Lorsqu'elle jouait sur scène, elle était habillée en Hanfu qu'elle décrit comme "très beau et confortable". Mais elle doit souvent faire face au regard des gens dans la rue et à leur incompréhension car beaucoup se moquent d'elle pensant que c'est un accoutrement de manga. Certains sont même gênés car ils pensent que c'est une robe traditionnelle japonaise ou coréenne. "Ce qu'ils peuvent en penser ne me décourage pas parce que je sais que je ne fais rien de mal ni n'enfreint aucune règle. Mais je suis triste de constater que les gens aient un tel manque de conscience du Hanfu. Ils ne savent pas que c'est ce que nos ancêtres ont porté pendant des milliers d'années".

C'est que le Hanfu a été longtemps associé aux mouvements nationalistes chinois. Certains fans de Hanfu ont même rejeté la proposition d'ériger ce costume en tant que tenue nationale chinoise. Les opposants soulignent notamment le conflit potentiel qu'une telle proclamation pourrait déclencher entre la majorité Han et les 55 autres minorités ethniques de Chine.

Historiquement, le peuple Han, qui constitue la majeure partie de la population chinoise depuis les temps anciens, a été forcé de changer ses vêtements pour revêtir des habits mandchous sous la dynastie Qing (1644-1912) gouvernée par les Mandchous.

Li Bochun, directeur de l'Institut de recherche sur le rajeunissement de la culture chinoise, se dit rassuré de voir tant de jeunes attirés par le Hanfu mais il n'est pas certain que le costume convienne pour la vie moderne. "De nos jours, est-ce pratique de faire du vélo, prendre le métro ou le bus en étant habillé en Hanfu ?", s'interroge-t-il.




mardi 21 novembre 2017

Confucius 孔子Kǒngzǐ


Confucius (551 av ; J-C. - 479 av. J-C.) est le fameux sage-philosophe chinois auquel sont attribués à tort tant de proverbes dits chinois. Né à Qufu曲阜 dans l'actuelle province du Shandong 山东, il est appelé Kǒngzǐ 孔子 ou Kǒng Fūzǐ 孔夫子 par les Chinois, ce qui signifie « Maître Kong » et qui fut latinisé par les Jésuites en « Confucius ».
Selon la tradition, son père fut un descendant de la dynastie Shang et gouverna la province de Lu (dans le sud-est de l'actuelle Shandong山东). Il épousa en secondes noces, alors qu'il avait 70 ans, une jeune fille de 20 ans. Il mourut alors que Confucius n'avait que trois ans et laissa sa famille dans la pauvreté.
Dès l'âge de dix-sept ans, grâce à un goût précoce pour les livres et les rites, Confucius serait devenu précepteur. Il se maria à vingt-quatre ans et eut deux enfants (un fils (Kong Li 孔鲤 et une fille). Pour vivre, il effectuait probablement des tâches administratives pour le chef de province. La légende affirme qu'il aurait rencontré Lao Zi老子en allant consulter des annales, et qu'il en aurait été si fortement impressionné qu'il n'aurait plus parlé pendant trois jours ou un mois.
Après la mort de sa mère en -527, il se mit à enseigner sa connaissance des textes anciens au petit groupe de disciples qui le suivait. Après quelques emplois subalternes à la cour de son prince, il se fait écarter du poste et il part en -496 pour quatorze ans d'errance, à la recherche d'un souverain capable de l'écouter. Puis il rentre définitivement à Lu鲁pour se consacrer à l'enseignement et la compilation de textes anciens, jusqu'à sa mort en -479.
Après plus de deux millénaires de scolastique, il est difficile de se faire une idée juste de l'enseignement originel de Confucius. Il est pourtant possible de comprendre les enjeux et la teneur de sa pensée en lisant les Entretiens, livre dans lequel on voit le Maître vivre et discuter des problèmes de son temps avec ses disciples.
Bien qu'il n'ait jamais développé sa pensée de façon théorique, on peut dessiner à grand traits ce qu'étaient ses principales préoccupations et les solutions qu'il préconisait. Partant du constat qu'il n'est pas possible de vivre avec les oiseaux et les bêtes sauvages, et qu'il faut donc vivre en bonne société avec ses semblables, Confucius tisse un réseau de valeurs dont le but est l'harmonie des relations humaines. En son temps, la Chine était divisée en royaumes indépendants et belliqueux, les luttes pour l'hégémonie rendaient la situation instable et l'ancienne dynastie des Zhou avait perdu le rôle unificateur et pacificateur que lui conférait le mandat du Ciel. Confucius voulait donc restaurer ce mandat du Ciel qui conférait le pouvoir et l'efficacité à l'empereur vertueux. Cependant, bien qu'il affirme ne rien inventer et se contenter de transmettre la sagesse ancienne, Confucius a interprété les anciennes institutions selon ses aspirations et il a semé les graines de ce que certains auteurs appellent l'« humanisme chinois ».
Mettant l'homme au centre de ses préoccupations et refusant de parler des esprits ou de la mort, Confucius n'a pas fondé de religion au sens occidental du terme, même si un culte lui a été dédié par la suite. Cherchant à fonder une morale positive, structurée par les « rites » et vivifiée par la « sincérité », mettant l'accent sur l'étude et la rectitude, Confucius représente pour les Chinois d'avant la Révolution l'éducateur par excellence, mais la lecture attentive des Entretiens montre qu'il n'a pas voulu s'ériger en maître à penser, et qu'au contraire il voulait développer chez ses disciples l'esprit critique et la réflexion personnelle : « Je lève un coin du voile, et si l'étudiant ne peut découvrir les trois autres, tant pis pour lui. »
Un apport très important et révolutionnaire en quelque sorte de Confucius est à chercher dans la notion de « Junzi 君子 » (« gentilhomme ») qui, avant lui, dénotait une noblesse de sang et dont il a modifié le sens pour le transformer en noblesse du cœur, un peu comme le mot anglais gentleman. Son enseignement, bien que principalement orienté vers la formation de futurs hommes de pouvoir, était ouvert à tous, et non pas seulement aux fils de princes. On peut faire remonter à cette impulsion de départ la longue tradition des examens impériaux, chargés de pourvoir l'État en hommes intègres et cultivés, que le plus humble paysan pouvait (en théorie) tenter. Bien que cette institution « méritocratique » ait subi différents avatars et distorsions, elle a certainement joué un rôle prépondérant dans la pérennité de la culture chinoise et dans la relative stabilité de l'Empire Céleste pendant deux millénaires.
Selon Confucius, la soumission au père et au prince va de soi et garantit la cohésion des familles et du pays, mais elle s'accompagne d'un devoir de (respectueuses) remontrances si le père ou le prince vont dans la mauvaise direction. De très nombreux lettrés chinois, se réclamant à juste titre de l'enseignement de leur Maître, ont péri ou été bannis pour avoir osé critiquer l'empereur quand celui-ci, sous l'emprise d'une clique du harem ou de prêtres taoïstes, ne prenait plus soin de son peuple et laissait le pays sombrer dans la famine ou la guerre civile.
La postérité de Confucius en Chine et en Extrême-Orient ne saurait être sous-évaluée. Ses commentateurs et ses continuateurs proches comme Mencius 孟子 et Xun Zi 荀子 ont formé un corps de doctrine, appelé Confucianisme, qui a été choisi comme philosophie d'État en Chine pendant la dynastie Han. Jusqu'à la fin de l'Empire en 1911, le système des examens basé sur le corpus confucéen est resté en vigueur. Certains analystes chinois ou occidentaux pensent que l'influence du Confucianisme est toujours prépondérante à l'époque actuelle, et certains pays comme la Corée du Sud (cf. art. I I) ou Singapour continuent de se réclamer de cette doctrine politique.
Cette continuité apparente du Confucianisme en Chine ne doit cependant pas cacher les constants renouvellements, suivis de retours aux sources ou d'éclipses temporaires, qui ont animé l'histoire de la pensée chinoise. Ainsi le renouveau du Confucianisme instauré par Zhu Xi朱熹 pendant la dynastie Song , après une relative mise en retrait durant la dynastie des Tang , a intégré les apports anciens de la pensée taoïste et les apports plus récents du Bouddhisme en une orthodoxie qui est restée relativement incontestée depuis lors, et il a fallu attendre la fondation de la République de Chine pour que soit aboli l'enseignement des Quatre Livres et des Cinq Classiques confucéens :

Les Quatre Livres (四书 Sì shū) sont
La Grande Étude, (大学Dà Xué).
L'Invariable Milieu (中庸 Zhōng Yóng).
Les Entretiens de Confucius (论语Lùn Yǔ).
Le Mencius (孟子 Mèng Zǐ).
Les Cinq Classiques (五经Wǔ jīng) sont
Le Canon des Poèmes (诗经Shī Jīng).
Le Canon de l'Histoire (书经Shū Jīng).
Le Livre des Mutations ou Yi King (易经Yì Jīng).
Le Livre des Rites (礼记Lǐ Jì).
Les Annales des Printemps et des Automnes (春秋 Chūn Qiū, alias 麟经 Lín Jīng).
Un sixième classique a été perdu : Le Canon de la Musique (乐经 Lè jīng).


Confucius a voyagé l'histoire des nations - 孔子周游列国的故事

mercredi 15 novembre 2017

Lǎo Zi 老子



Lǎo Zi 老子 ou Lao-tseu, est un philosophe chinois, qui aurait vécu au VIe siècle av. J.-C.
Ses écrits ont initié (a posteriori) le taoïsme et sont aussi considérés par d'autres penseur comme des textes philosophiques importants. Sur sa vie, on ne sait que peu de choses, sinon rien. Certains historiens estiment qu'il n'a jamais existé.
Selon la légende, sa naissance est miraculeuse et il est né avec des cheveux blancs, d'où son nom de « vieil enfant » (ou « vieux maître »), d'où la traduction parfois donnée de l'Ancien. À l'âge mûr, lassé des hommes, il aurait quitté son pays par l'Ouest, chevauchant un buffle, et aurait dicté à Yin Xi, gardien de la frontière, qui l'en priait les cinq mille caractères (environ) du fameux Livre de la Voie et de la Vertu, (en chinois 道德经 Dàodé Jīng), qui est, avec le Livre des Mutations (易经 Yì Jīng), aux sources de l'ésotérisme chinois. D'autres théories affirment encore qu'il n'aurait écrit que les dix premiers articles du Dàodé Jīng et que les autres auraient été rajoutés par d'autres des années plus tard.

Le taoïsme religieux, confronté au IIIe siècle à l'arrivée du bouddhisme en Chine, a tenté un rapprochement audacieux entre ce personnage parti en pays barbare et le Bouddha. Plus sérieusement, certains érudits chinois ont proposé différentes identifications historiques. Cependant, Mencius (Meng Zi孟子), grand continuateur de Confucius avec Xun Zi荀子, ne mentionne pas Lao Zi dans ses diatribes contre les excès des mohistes (Mo Zi墨子) et des taoïstes (les uns prônant un pacifisme ascétique et militaire, les autres un détachement radical de la société des hommes), ce qui permet de penser que Lao Zi n'est sans doute pas un personnage historique, mais peut-être tout simplement le fruit de l'imagination de Zhuang Zi庄子 (Tchouang-tseu) et d'autres penseurs du même courant comme Lie Zi列子, auteur du Vrai Classique du vide parfait, et que l'un d'eux a eu l'idée géniale de signer son livre du nom du sage reclus auprès duquel Confucius, le premier maître de la Chine, serait allé demander conseil et en aurait, nous dit la légende, perdu trois jours durant l'usage de la parole.



samedi 4 novembre 2017

Mariage traditionnel chinois chez les Han - 汉族传统婚姻


Avec plus d'un milliard d'individus, l'ethnie Han compose la majeure partie de la population chinoise et aussi la plus grande ethnie au monde. La cérémonie du mariage traditionnel chez les Han comporte plusieurs rituels et traditions. 

 1. L'horoscope tient une grande place dans la prise de décision pour un mariage. Il ne faut pas en effet que les signes des deux principaux concernés soient en conflit et l'année choisie pour les célébrations doit être propice ; l'année du Dragon est la plus plébiscitée. Pour le jour et le mois, les futurs mariés ont une préférence pour ceux qui contiennent le chiffre "8" qui porte bonheur.
2. Après avoir décidé de se marier, l'homme et la femme s'échangent leurs archives familiales ; cet acte est effectué pour démontrer leur engagement, après toute une série de pratiques traditionnelles comme le fait d'engager un entremetteur qui fait la proposition.
3. L'argent et les cadeaux sont des points importants lors d'un mariage traditionnel chez les Han. L'homme choisit le jour le plus approprié, dans un délai compris entre une quinzaine et une vingtaine de jours avant la cérémonie du mariage pour apporter de l'argent et des présents au foyer de sa future femme.
4. Le nouveau lit des futurs mariés est positionné plusieurs jours avant la célébration. Juste avant le mariage, il est recouvert par des draps rouges et des fruits symbolisant la joie et le bonheur comme des dattes rouges, des longanes ou des litchis. Après cela, la chambre nuptiale est close jusqu'à ce que les nouveaux mariés y pénètrent lors de leur nuit de noces.
5. La famille de la fiancée offre une dot pour le foyer du fiancé, un jour avant la cérémonie du mariage. La dot est souvent une importante somme d'argent, symbolisant la position de la femme ainsi que sa fortune.
6. Avant d'escorter la mariée pour la cérémonie, le fiancé est tenu de célébrer un culte aux ancêtres de celle-ci. Il leur fait un rapport des bonnes nouvelles et demande leur bénédiction.
7. La mariée fait l'objet d'une escorte. La sœur de la fiancée ou la demoiselle d'honneur la donne à son père qui la donne ensuite au fiancé.
8. Sur le chemin menant vers la maison de la mariée, des pétards sont allumés dans le cadre de la célébration afin de faire fuir les esprits mal intentionnés.
9. Avant de quitter sa famille, la fiancée participe avec elle à un dîner d'adieu. Elle arbore à ce moment-là un air triste car elle sera séparée de sa proche famille. C'est l'ultime moment où elle reçoit les bénédictions de ces derniers.
10. Lors de l'attente de l'époux, un garçon se tient à la porte de la maison de la mariée, avec un plateau de thé. L'époux sort de la voiture nuptiale et lui remet une enveloppe rouge contenant de l'argent, en guise d'appréciation de son geste, puis entre.
11. Avant de partir, la future mariée s'agenouille devant ses parents pour faire ses adieux. Son père lui couvre alors la tête avec son voile rouge et la remet à son futur époux. Celui-ci s'incline alors devant ses beaux-parents.
12. Le départ signifie la séparation entre la fille et ses parents. Les parents de la mariée éclaboussent l'arrière de la voiture nuptiale avec un seau d'eau. Ce geste démontre leur volonté de ne plus interférer dans les affaires de leur fille qui désormais ne leur appartient plus. Tout comme ils ne peuvent contrôler la projection d'eau, leur fille est hors de leur contrôle. Ils jettent également du riz à l'arrière de la voiture nuptiale, pour souhaiter la richesse à leur fille après son mariage.
13. Lorsque la voiture s'avance, la mariée jette un éventail par la fenêtre. Cela signifie qu'elle évite d'emporter dans la maison de ses beaux-parents sa mauvaise humeur.
14. La réception de la mariée suit aussi un rituel bien précis. Quand la voiture arrive à la porte de la maison de l'époux, un aîné pose un tamis en bambou au-dessus de la tête de l'épouse et la fait descendre de la voiture pour l'accompagner.
15. Les deux époux font ensuite un culte aux ancêtres du marié puis l'homme conduit sa femme vers la chambre nuptiale.
16. Le couple dispose un tamis de bambou et un verre sur le lit, démontrant son souhait d'accueillir un enfant au sein de sa nouvelle famille. Les amoureux dégustent ensuite une soupe sucrée faite de noix, de dattes noires, de graines de lotus et de longanes, symbolisant la fertilité. Ce qui se passe ensuite reste à leur discrétion. Il est important de noter que la mariée ne doit pas rester au lit le premier jour de son mariage car cela est un mauvais présage signifiant qu'elle restera alitée durant toute l'année.

17. Un banquet est organisé. Les invités les plus intimes sont assis proche des jeunes mariés tandis que les autres en sont plus éloignés. Les époux font le tour des tables pour trinquer avec chaque invité. Après le banquet, les époux les attendent à la porte et les remercient avec de petits cadeaux tels que des sucreries.

Mariage traditionnel chinois - 中国传统的婚礼


Le mariage traditionnel chinois est toujours empli d'objets rouges pour apporter des vœux de bonheur et de respects. Les coutumes de mariage elles-mêmes reflètent des traditions issues de la philosophie Chinoise.

Favoriser le rouge vient du culte du soleil
Les Chinois considèrent le rouge comme le symbole du Bonheur, du succès, de la chance, de la confiance et de la croissance. Ils aiment beaucoup le rouge, qui vient du culte du soleil. Dans les mariages traditionnels Chinois, on trouve les caractères doubles Xi en rouge, des écharpes rouges, des fleurs rouges. La mariée elle-même porte un vêtement rouge. Tous ces articles rouges n'apportent pas seulement du bonheur, ils impliquent aussi que l'avenir du couple sera meilleur.

La cérémonie de mariage montre l'harmonie entre la nature et les hommes
Un mariage n'est pas seulement une fusion du couple ; traditionnellement, il symbolise la fusion de deux familles et de la société. Aussi, la cérémonie de mariage doit refléter l'aspect sacré du mariage, attirant l'attention des parents et amis. Il y a une harmonie entre la nature et les personnes qui y vivent.
Inviter des parents et amis au mariage symbolise la solennité et les bonnes relations entre les gens. Ce n'est pas une affaire ordinaire. Durant le mariage, deux familles deviennent parents. La cérémonie reflète l'importance et le statut familial des parents.
Après la cérémonie, les jeunes mariés brûlent habituellement de l'argent et donnent de la nourriture en offrande aux Dieux. Tandis que le feu, accompagné du bruit des pétards, consume les offrandes, Dieu accepte le présent, indiquant que l'harmonie entre la nature et l'Homme existe.
L'Homme ne peut avoir une bonne récolte que s'il est en harmonie avec la nature.
De plus, certains ornements et tabous existent dans les mariages traditionnels. Le marié, par exemple, ne doit pas être un parent isolé, car cela porte malheur et ne reflète pas l'harmonie. Aussi est-ce tabou.
Lors d'un mariage, le son des instruments de musique est habituellement très fort pour exprimer la voix des gens. Il doit être suffisamment fort pour que la nature soit au courant, et il montre aussi l'importance du mariage.

La nourriture que la mariée mange à une signification culturelle

Dans les mariages traditionnels, la jeune mariée consomme habituellement des dattes rouges, des cacahuètes, des longanes et des graines de melon. Le sens est évident dans la prononciation Chinoise de ces quatre mets. Lorsqu'ils sont dits ensemble, ils sonnent comme « ayez bientôt un bébé ».




jeudi 19 octobre 2017

Cité Interdite - 故宫 (紫禁城)


La Cite Interdite故宫 (gùgōng) de Pékin, désormais connus comme le Musée du Palais est le palais impérial au sein de la Cité impériale. De 1420 à 1911, durant 491 ans, il a été la résidence principale de 24 empereurs des Ming et des Qing. C'est aussi l'ensemble architectural d'anciens palais le plus vaste et le mieux conservé du monde.

Introduction

S'étendant sur plus de 72 hectares, la Cité interdite compte 9 999,5 pièces, protégé par une muraille d'enceinte de 10 mètres de haut, de 960 mètres de long du nord au sud, et de 750 mètres de large de l'est à l'ouest. Une douve large de 52 mètres contourne toute la muraille. Ainsi, c'est une cité dans la cité.
La plupart des bâtiments ont été construits en bois. Les grosses colonnes en bois dressées sur des socles de marbre supportent la toiture magnifiquement décorée et couverte de tuiles vernissées jaunes. Les principaux bâtiments jalonnent l'axe central qui est aussi l'axe de la ville de Beijing, et les autres se répartissent sur les deux côtés, en respectant le principe de la symétrie. Toute la disposition offre un aspect majestueux.
L'architecture a divisé la Cité Interdite en deux parties : la cour extérieure et la cour intérieure. La Cour extérieure, où le souverain recevait ses ministres et présidait les grandes cérémonies officielles, abrite la salle de l'Harmonie Suprême (Taihe), la salle de l'Harmonie Parfaite (Zhonghe) et la Salle de l'Harmonie Préservée (Baohe) ainsi que les bâtiments latéraux principaux--la salle de la Gloire Littéraire (Wenhua) et la Salle des Prouesse Militaire (Wuying). La cour intérieure comprend surtout le palais de la Puret ? Céleste (Qianqing), la salle de l'Union (Jiaotai) et le palais de la Tranquillité Terrestre (Kunning), qui sont entourés respectivement par les six Palais de l'Est et les Six Palais de l'Ouest. La cour intérieure servait de cabinet de travail à l'empereur et d'appartements à la famille impériale et aux concubines.

Architecte de la Cité interdite

Né en 1619 à Nankang, province du Jiangxi, dans une famille de menuisiers, Lei Fada, l'architecte de la Cité Interdite travailla à Nanjing (Nankin), dès sa tendre jeunesse, auprès de son père, ce qui lui permit d'observer les nombreux travaux de construction : temples, palais et pavillons. Plus tard, il continua le métier de son père pour devenir à l'âge de 30 ans un charpentier-dessinateur bien connu.
Dix ans plus tard, il eut enfin la chance d'être convoqué à Beijing, la capitale, pour diriger les travaux de restauration des trois grandes salles du Palais impérial. Grâce à lui, la cité Interdite put conserver son style d'origine. Dès lors, Lei Fada resta à Beijing comme responsable des travaux de construction et de restauration des bâtiments impériaux. En 1693, il mourut à l'âge de 73 ans.

Murs et toitures de la Cité Interdite

Il s'agit sans doute là une expression de l'ancienne conception esthétique des Chinois. Dans l'antiquité déjà les Chinois estimaient que le jaune était une couleur noble et que le rouge représentait le bonheur et la joie. D'après les archéologues, les Hommes de Pékin qui vivaient il y a une centaine de milliers d'années, avait l'habitude de décorer leurs cavernes avec la couleur rouge.
Selon des documents historiques de l'époque, à partir de la dynastie des Song (960-1279), les bâtiments impériaux étaient couverts de tuiles jaunes. A l'époque des Ming et des Qing, les règlements du gouvernement stipulèrent que seuls les bâtiments impériaux--les palais, les tombeaux, et les monastères construits sur l'ordre de l'empereur--pouvaient utiliser les tuiles jaunes vernissées. Ceux qui osaient enfreindre les règlements risquaient d'être condamnés à mort.
Cependant, il y a quelques exceptions. Par exemple, dans l'enceinte de la Cité Interdite, on trouve également des bâtiments recouverts de tuiles ordinaires, qui ne faisaient pas partie des quartiers d'habitation de l'empereur. Par exemple, les trois salles du sud (Nansansuo) situées près de la porte Donghuamen supportent une toiture de tuiles vernissées vertes, car elles correspondaient aux logements des princes ; le pavillon de la Culture (Wenyuan) qui abritait une bibliothèque est recouvert de tuiles vernissées noires. Selon les croyances superstitieuses de l'époque, le noir représente l'eau. On pensait que les tuiles noires pourraient prévenir le feu et protéger les collections de livres.
D'après des documents historiques, la construction de la Cité Interdite date du début des Ming. Quelque 100 000 artisans et un million de paysans de corvée y ont travaillé.
Les pierres venaient de Fangshan et de Panshan, près de Beijing, tandis que le bois d'œuvre provenait de forêts vierges situées dans le Sichuan, le Guizhou, le Guangxi, le Hunan et le Yunnan. Les arbres abattus étaient descendus d'abord par les crues des hautes montagnes, avant d'être transportés à Beijing par voie fluviale.

Toiture des bâtiments

Les anciens bâtiments de style traditionnel sont construits en bois. Cependant les colonnes de bois enfoncées dans la terre, qui supportent la toiture, sont sujettes à la pourriture. A l'époque, on choisit d'envelopper ces colonnes dans des murs épais. Mais le problème n'était pas résolu. On allongea ensuite les avant-toits qui protégeaient les murs du soleil et de la pluie. Cependant, l'intérieur des salles était devenu très sombre, car la lumière y pénétrait difficilement.
Pour faciliter l'écoulement de la pluie de la toiture, on a accru l'inclinaison de celle-ci. Mais les chutes d'eau rapides abîmaient également les fondements. Pour résoudre ce problème, les architectes anciens ont incliné profondément le sommet pour lui donner ensuite une forme concave et l'eau s'écoule des quatre côtés. Ainsi, non seulement l'eau de pluie coule beaucoup moins rapidement, mais on a aussi un bâtiment nettement mieux éclairé. Les quatre angles relevés embellissent en outre la toiture, tout en lui conférant un aspect imposant.
Les grosses briques carrées utilisées pour paver le sol sont appelées briques d'or. Elles ont été fabriquées principalement à Su-zhou. Le processus de fabrication était compliqué. D'abord, il fallait sécher, moudre, puis tamiser et pétrir la terre argileuse avant de l'introduire dans les moules. Au bout de huit mois, on entassait les briques crues dans les fours alimentés par des branches de sapin. La cuisson durait 130 jours, et les briques bien cuites devaient encore être trempées dans de l'huile d'abrasion. Lisses et lumineuses, ces briques se caractérisent, encore aujourd'hui, par leur résistance à l'usure. D'après des documents historiques, durant le règne de l'empereur Jiajing des Ming, en trois ans, on n'a fabriqué que 50 000 briques d'or. A l'époque des Qing, une brique d'or coûtait 1 hectolitre de riz. Transportées à Beijing, les briques subissaient encore un dernier contrôle. Selon les normes de fabrication, chaque brique devait pouvoir émettre un tintement sonore et ne contenir aucune bulle d'air.
Les grosses briques utilisées pour la construction des murs d'enceinte de la Cité interdite furent fabriquées à Linqing, dans le Shandong. Dures et lisses, ces briques ont chacune une longueur de 50 cm, une largeur de 25 cm et une épaisseur de 12 cm.

Dragons et phénix en bronze

Le dragon représente l'empereur. Selon la légende, l'empereur est le fils-dragon du Ciel. Le phénix représente l'impératrice, car cet oiseau fabuleux au plumage superbe est, dit-on, immortel. Dans le Palais impérial, les dragons et les phénix en bronze servent de brûle-parfum. On y brûlait alors du bois de santal : on mettait du bois par une fente sur le dos des animaux et une fumée odorante s'échappait de leur bouche.