En Chine, le sceau fait partie intégrante de la culture du pays. Il est apparu il y a plusieurs siècles et représente l'engagement et le crédit dans les affaires privées ou officielles. De nos jours, en Chine, le sceau est toujours utilisé après la signature d'un document et possède une valeur légale, car il permet d'identifier les signataires. Il n'est pas rare de voir dans la rue des boutiques artisanales de graveurs de sceaux.
Les matériaux utilisés dans la conception des sceaux chinois
Le jade et le bronze sont les matériaux traditionnellement utilisés dans la fabrication des
sceaux chinois. Cependant, d'autres matériaux sont parfois également utilisés et l'on trouve des
sceaux de formes variées. L'élément associé au
sceau est la pâte rouge appelée Zhusha que l'on utilise pour apposer l'empreinte sur les documents. Elle est faite d'huile, de coton et d'un minéral à base de sulfure de mercure, le cinabre. Il existe d'autres mélanges, mais ils sont plus marginaux. La pâte à
sceau est conservée dans des boites pour la protéger de la chaleur et des rayons du soleil et pour éviter qu'elle ne dessèche.
Également appelée pâte à cachet, elle se caractérise par sa teinte rouge éclatant et brillante (vermillon), et elle conserve sa beauté et son éclat pendant très longtemps. Historiquement, la pâte est conservée dans des boites en porcelaine, mais de nombreuses boites en métal sont apparues avec l'époque moderne. Pour éviter que l'huile reste à la surface et que la pâte sèche en dessous, on utilise des baguettes pour tourner la pâte régulièrement. Les lettrés et les calligraphes utilisaient même des baguettes en ivoire pour effectuer ce processus, ils conservaient les boites à pâte dans un écrin pour les protéger des dommages et de la poussière.
Un élément essentiel de la vie des lettrés et des savants chinois
Les savants et les lettrés chinois, garants de la culture chinoise (peinture, poésie, sculpture ou calligraphie), se sont rapidement intéressés aux
sceaux. En effet, l'art du
sceau participe à leur passion pour l'écriture et l'antiquité. Les lettrés et les savants chinois se sont fortement intéressés aux
sceaux à l'époque de la dynastie Song (960-1279), ils étaient alors fabriqués en jade et en bronze. Ils font appel aux talents d'artisans spécialisés pour les faire graver. Ainsi, toutes les œuvres collectées ou archivées (livres, calligraphies, peintures…) se voient apposer un
sceau. L'usage des
sceaux en Chine s'est diversifié au XVe siècle grâce à la découverte de la pierre tendre, plus facile à travailler que le jade ou le bronze. L'usage du
sceau va alors s'ancrer dans les traditions des savants et des lettrés et des
sceaux fantaisistes vont faire leur apparition.
Les gravures vont progressivement évoluer et les formes vont se multiplier. Le contenu des
sceaux va s'élargir et ne plus se limiter au nom et à la fonction de son propriétaire. Il comprendra dorénavant des extraits de poèmes, des phrases philosophiques et des inscriptions variées. Peu à peu, les lettrés ont maîtrisé la fabrication des
sceaux et cet art sera élevé au même niveau que la calligraphie. En effet, l'art des
sceaux présente des similitudes artistiques avec la calligraphie et de nombreux calligraphes chinois se sont essayés avec succès à la conception de
sceaux. Beaucoup de calligraphes et de peintres sont devenus de grands graveurs de
sceaux. De nos jours, la tradition du
sceau est encore vivace et fait partie de la vie quotidienne en Chine. On peut croiser dans toutes les villes chinoises des boutiques de graveurs de
sceaux, ce qui offre un grand choix. On trouve ainsi des
sceaux de toutes les formes, de toutes les qualités et pour tous les budgets.
